Les évolutions économiques et sociales depuis 1973
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À partir de 1973, les pays industrialisés ont connu un fort ralentissement de leur croissance économique. Quelles sont les causes et les conséquences de cette crise économique ?
Parallèlement aux transformations économiques, la société connaît de profondes mutations. Quelles en sont les principales caractéristiques ?
1. La crise économique et ses conséquences
a) Les chocs pétroliers des années 1970
• En octobre 1973, se produit le premier choc pétrolier. À l'occasion de la guerre du Kippour (conflit entre certains pays arabes et Israël), les pays de l'OPEP multiplient par quatre le prix du pétrole.
Les répercussions sur l'économie des pays industrialisés, très dépendants de cette source d'énergie, se font rapidement sentir : le prix de l'essence augmente, les importations diminuent, les entreprises produisent moins, vendent plus cher et licencient. L'inflation s'accélère, le chômage augmente. Ces phénomènes sont accrus par le second choc pétrolier en 1979.
• En réalité, la croissance exceptionnelle commencée en 1945 s'est déjà essoufflée lorsque survient le premier choc pétrolier. Dès 1971, les États-Unis décident de suspendre la convertibilité du dollar en or. Chaque pays peut désormais faire varier la valeur de sa monnaie. Le désordre monétaire s'accroît.
À cela s'ajoute une baisse généralisée de la consommation. Les familles sont maintenant bien équipées, leur pouvoir d'achat ne progresse plus et la société de consommation est de plus en plus mise en cause.
b) Reconversions, délocalisations et désengagement de l'État
• La crise touche surtout les secteurs d'activités traditionnels : le textile, les charbonnages et la sidérurgie (principalement localisés aux États-Unis et en Europe). Les reconversions sont nécessaires mais difficiles à engager, notamment face à la concurrence des NPI (Nouveaux pays industriels).
• Pour améliorer leurs coûts de production, certaines entreprises (industries textile, électronique et automobile) se délocalisent dans le Sud-Est asiatique, l'Afrique du Nord ou l'Amérique latine, où la main-d'œuvre est abondante et bon marché.
• Aux États-Unis, au Japon et en Europe, on encourage la recherche : de nouvelles industries se développent (microélectronique, biotechnologie, aérospatiale, etc.).
• Dans les années 1990, les États ont choisi de se désengager pour mieux stimuler les entreprises. Déréglementation, réduction des impôts, libéralisation des prix, privatisations, etc., ont porté leurs fruits ; mais ce choix a souvent eu pour effet de pénaliser les personnes les plus modestes.
c) La reprise à l'aube du xxie siècle
• À l'aube du xxie siècle, la reprise se fait dans le cadre de la mondialisation. Sous le contrôle renforcé des firmes multinationales, les échanges s'accroissent plus vite que la production. Les pays émergents comme la Chine, l'Inde ou le Brésil fragilisent les positions des pays les plus riches. L'Organisation mondiale du commerce (OMC) s'efforce de mettre en place des règles de concurrence loyale entre les États.
• La nouvelle donne internationale n'a pas réussi à résorber le chômage dans les pays du Nord. Les femmes, les travailleurs peu qualifiés et les jeunes sont particulièrement touchés. L'écart entre les plus riches et les plus pauvres, qui s'était réduit durant les Trente Glorieuses, se creuse à nouveau.
• Dans les pays du Sud, la croissance profite à une partie de la population ; mais les conditions de travail des ouvriers sont souvent pénibles et les mesures de protection sociale pratiquement inexistantes. Le travail des enfants se perpétue.
• Le ralentissement de la croissance dans les pays riches réduit les recettes fiscales alors que le vieillissement des populations nécessite de nouvelles aides. Certains pays comme la France ou les États scandinaves maintiennent leur système de solidarité, mais beaucoup (États-Unis, Grande-Bretagne) y renoncent.
• Au final, la crise ne remet pas en cause la société de consommation et de loisirs ; mais le partage des fruits de la croissance ne se fait pas de manière équitable et nourrit de nouvelles formes de contestation.
2. Les mutations de la société
a) L'évolution démographique et socio-économique
• Dans la seconde moitié du xxe siècle, la plupart des pays, y compris la Chine, entrent dans une phase de transition démographique. Dans un premier temps, les populations connaissent un accroissement exceptionnel (baby-boom). Puis le nombre de naissances diminue, sous l'effet de divers facteurs sociaux-culturels. Dans ce domaine, mieux vaut nuancer. Par exemple, le développement de la contraception et du travail des femmes, qui accompagne ce processus, ne suffit pas à l'expliquer : en effet, la population française actuelle, qui a largement recours à ces pratiques, a pourtant l'un des plus forts taux de natalité d'Europe (en hausse !), loin devant l'Allemagne, qui partage le même mode de vie.
• Parallèlement, les progrès de la médecine permettent de vivre plus longtemps. Ainsi le vieillissement de la population s'accentue, particulièrement dans les pays développés.
• La période se caractérise également par une urbanisation massive. Dans les pays développés, plus de huit habitants sur dix vivent désormais en ville. Dans les pays en voie de développement, la croissance urbaine est considérable, en raison d'un exode rural massif.
• Dans le même temps, la répartition de la population active par secteur économique évolue. L'importance de l'activité agricole diminue. Dans l'industrie, dont l'activité s'est nettement ralentie, le nombre d'ouvriers est en régression. Le secteur tertiaire (commerce et services) progresse en revanche fortement. Il regroupe désormais près de 70 % des actifs dans les pays développés.
L'évolution des pays en développement est plus contrastée : certains NPI comme le Brésil, la Chine ou l'Inde, ont mis en place une véritable politique industrielle, alors que la plupart des pays d'Afrique noire peinent à se développer.
b) L'évolution sociale et culturelle
• Avec l'émancipation des femmes, le rôle de chacun dans la famille évolue. Les rapports entre les jeunes et les plus âgés changent. Les mariages se font plus tardifs mais aussi plus fragiles ; le nombre de familles monoparentales ou recomposées s'accroît.
• Dans les pays développés, le nombre des étudiants a été multiplié par six entre 1950 et 1970. À l'inverse, en Afrique, on comptait encore de très nombreux analphabètes en 2000. Il est important de noter par ailleurs que l'illettrisme touche tous les pays du monde, y compris les pays développés.
• Dans les pays développés, l'élévation du niveau de vie et la diminution du temps de travail permettent à la population d'avoir plus de loisirs. L'essor des moyens de transport favorise le développement du tourisme de masse.
• Le développement des moyens de communication (télévision par satellite, réseau Internet) élargit l'accès à l'information. La publicité influence les modes de consommation. L'uniformisation des modes de vie qui en résulte reste toutefois incomplète et superficielle. En outre, elle produit des métissages culturels et suscitent des phénomènes de rejets identitaires qui en limitent la portée.
Question 1
En quoi le choc pétrolier de 1973 a-t-il été le détonateur d'une crise ?
Cochez la bonne réponse.
Il a provoqué une inflation généralisée, puis du chômage.
Il a entraîné un krach boursier.
Il a limité les possibilités de crédits.
La hausse du prix du pétrole s'est répercutée sur le prix des transports et des produits commerciaux ; beaucoup d'entreprises se sont trouvées en difficulté. Elles ont fait faillite ou ont été contraintes de réduire leurs effectifs, ce qui a provoqué une hausse du chômage.
Question 2
De quelle année date le second choc pétrolier ?
Cochez la bonne réponse.
1973
1977
1979
1986
Le premier choc pétrolier a lieu en 1973, à l'occasion de la guerre du Kippour. Le second date de 1979 ; il est lié à la Révolution iranienne. En 1986, pendant la guerre Irak-Iran, a lieu un contre-choc pétrolier : le prix du baril de pétrole baisse.
Question 3
L'avènement de la société de consommation s'est accompagné de mutations sociales. Lesquelles ?
Cochez la (ou les) bonne(s) réponse(s).
le vieillissement de la population
l'urbanisation massive
l'accroissement du secteur agricole
l'accroissement du secteur des services
l'uniformisation des modes de vie
Question 4
Quels moyens ont utilisé les gouvernements pour lutter contre la crise ?
Cochez la (ou les) bonne(s) réponse(s).
la mise en place de politiques de relance par la consommation (hausse des salaires)
une politique d'austérité (baisse des aides, rigueur budgétaire, etc.)
la nationalisation d'entreprises multinationales
le désengagement de l'État (privatisations) et la déréglementation des marchés
le renforcement de l'État providence
Dans un premier temps, les gouvernements ont tenté des politiques de relance pour favoriser la consommation, et dans un second temps, des politiques de rigueur pour aider les entreprises en allégeant leurs charges. Petit à petit, les États se sont désengagés pour limiter les dépenses publiques et pour lever tous les obstacles susceptibles de gêner les entreprises (charges fiscales, réglementations contraignantes). Par son action, l'État s'est montré de moins en moins généreux ; l'État providence a reculé.
Question 5
Quels phénomènes ont favorisé la crise des années 1970 et 1980 ?
Cochez la (ou les) bonne(s) réponse(s).
le développement des industries traditionnelles dans les pays riches
l'émergence de nouveaux pays industriels et les délocalisations vers les « pays-ateliers »
la robotisation accélérée des entreprises et le développement de nouvelles technologies
Face à la concurrence des pays pauvres, les pays riches délaissent les industries traditionnelles pour concentrer tous leurs efforts sur les secteurs de pointe. Des tâches auparavant effectuées par de la main-d'œuvre peu qualifiée sont désormais réalisées par des robots-machines. Tirant profit des délocalisations, de nombreux pays du Sud-Est asiatique se transforment en « pays-ateliers », ce sont des pays émergents.