I. Construire un collège rassurant et accueillant
Les dernières études Pisa confirment la faible capacité du système éducatif français à donner les mêmes chances de réussite à tous ses élèves. En effet, ces études prouvent que le poids des inégalités sociales sur les parcours scolaires des élèves est plus déterminant en France que dans de nombreux autres pays de l'OCDE. Pire, il semble même que les inégalités sociales se transforment et s'aggravent en inégalités scolaires : depuis 2002, le poids de l'origine sociale sur les performances des élèves de 15 ans a augmenté de 33 %. « Ce déterminisme social qui affecte grandement le système éducatif français ne se traduit pas seulement par une perte de chance pour certains élèves, mais par une dégradation du niveau de tous les élèves, y compris les meilleurs » (discours de N. Vallaud-Belkacem de juin 2014). Le rapport du CNESCO, de mai 2015, Inégalités sociales et migratoires à l'école, souligne l'importance de la corrélation entre la participation des parents et la réussite de leur enfant. Promouvoir l'égalité des chances c'est donc offrir à tous les parents les moyens de s'investir dans la scolarité de leur enfant. Il importe alors d'accentuer encore les temps de rencontres et les temps de rencontres spécifiques à certains moments charnières, qui correspondent le plus souvent aux transitions entre les cycles d'enseignement ou pour le collège XY l'entrée dans le second degré. Ces transitions doivent être particulièrement soignées, car elles sont porteuses d'enjeux spécifiques et doivent permettre de rassurer, responsabiliser et accueillir tous les parents dans le nouveau contexte du collège.
A. Rassurer tous les parents
L'entrée au collège constitue un symbole important dans la scolarité du jeune adolescent et des parents. Elle génère l'angoisse chez certains parents qui pensent que les résultats sont alors déterminants pour l'avenir de leurs enfants, jusqu'à parfois envisager un changement d'établissement pour des raisons stratégiques (F. Dubet,
Quelle justice scolaire : dimensions et enjeux, 2009). Cette angoisse est nourrie par la crainte d'une dévalorisation des diplômes de l'enseignement supérieur, des difficultés d'accéder à l'emploi et la menace du chômage, qui sont autant de facteurs qui expliquent la montée de la parentocratie (A. Van Zanten,
L'école de la périphérie. Scolarité et ségrégation en banlieue, 2007). Définie comme « le développement d'un suivi plus intense de la scolarité des enfants par les classes moyennes », la parentocratie devient le remède de ces angoisses auxquelles s'ajoute la crainte de voir leur enfant inscrit dans une « mauvaise classe ». Pour contourner cette éventualité, les parents assignent à leur enfant une réussite et une ambition scolaires en lui imposant des options dites réservées aux bons élèves. Le risque étant de provoquer chez leur enfant une surcharge à la fois cognitive par les devoirs supplémentaires, cours particuliers, mais aussi par les nombreuses activités culturelles, sportives, artistiques auxquelles il doit se plier, lui ôtant toute liberté de pouvoir ne rien faire. À l'opposé de cette stratégie, des parents adoptent une attitude plus discrète voire distante avec le collège. Les parcours scolaires chaotiques qu'ils ont pu subir ou la peur de ne pas être considérés comme de bons parents les empêchent d'investir la scolarité de leur enfant. Dans un cas comme dans l'autre, il incombe au collège d'envisager une véritable politique d'accueil visant à rassurer tous les parents à la fois dans leur compétence éducative, mais aussi dans la perspective de favoriser la réussite scolaire de leur enfant.
Dans cet objectif, il est indispensable pour le collège d'organiser différents temps d'accueil permettant aux élèves comme aux parents de lever les appréhensions. Un effort particulier doit être mis sur le premier contact avec les familles des futurs collégiens. Dans ce cadre, la liaison
CM2/6
e est un levier pour entamer la relation de confiance. Organiser à la fois des rencontres au sein des écoles qui alimentent l'établissement, mais aussi des journées d'intégration au collège permet d'établir ce premier contact. L'accueil lors des journées portes ouvertes est aussi un moyen de lever certaines appréhensions. Ces rendez-vous précoces dans l'année sont les premiers signes d'une volonté de communiquer activement avec les familles. Afin de concrétiser cette première approche, il importe à l'établissement de formaliser un accueil spécifique pour les inscriptions de chacun des élèves. Si nombre de familles, au collège
XY, comprennent les documents transmis par l'établissement, certaines ne perçoivent pas l'implicite des écrits. Il est donc primordial d'attacher un soin particulier à l'information délivrée tant au niveau de la forme que du contenu. Dans le rapport de
Mission Flash sur les relations école-parents de Aurore Bergé et Béatrice Descamps, de janvier 2018, les parlementaires constatent que « Ce n'est pas une défiance généralisée, les parents accordent de l'importance à l'institution, mais ils ne sont pas “bilingue” éducation nationale. » L'objectif est donc bien de rendre tous les documents clairs et compréhensibles de tous, mais pas seulement : il s'agit d'armer tous les parents pour un suivi efficace de la scolarité de leur enfant. Dès lors, pour que le numérique ne soit pas synonyme d'inégalité entre les familles, plus ou moins équipées ou formées, les journées dévolues aux inscriptions peuvent faire l'objet d'une initiation à l'
ENT. La compétence 1 spécifique aux conseillers principaux d'éducation préconise de « faciliter le traitement et la transmission des informations en provenance ou à destination de l'équipe de direction, des personnels de l'établissement, des élèves et des parents, notamment par l'usage des outils et ressources numériques ». À charge pour les
CPE d'organiser au moment même des inscriptions une première initiation au numérique. En mobilisant les assistants d'éducation et le professeur documentaliste, il est envisageable de proposer une prise en main de l'
ENT de manière individuelle pour les parents demandeurs.
Enfin, il est nécessaire de rappeler que l'accueil ne s'organise pas seulement de manière circonstancielle, mais bien tout au long de l'année scolaire. Le rapport de l'Assemblée nationale de juillet 2014,
Pour une coéducation au service de la réussite des élèves, insiste sur la nécessité d'informer et de rassurer tous les parents en leur indiquant « le plan de vol de la classe ». Il s'agit d'exposer aux parents les exigences pédagogiques et éducatives afin de les responsabiliser dans l'accompagnement de leur enfant.
B. Responsabiliser tous les parents
Redynamiser le dialogue entre l'école et les parents est une dimension réaffirmée dans la circulaire de mission des
CPE du 10 août 2015 : « Les
CPE entretiennent un dialogue constructif avec les familles des élèves ou leurs représentants légaux et participent à l'instauration, dans la durée, de la relation entre les intéressés et l'établissement scolaire. Ces actions sont menées en lien avec les équipes pédagogiques et notamment les professeurs principaux. […] Les
CPE contribuent à mieux faire connaître le fonctionnement de l'institution scolaire et en explicitent les règles et les attentes aux familles, en portant une attention particulière à celles qui sont les plus éloignées de l'école. » À charge pour le
CPE d'inscrire et d'organiser l'action de son service autour de la fréquentation scolaire (attitude à adopter par les familles en cas d'absence de leur enfant, obligations de l'
EPLE…) ; d'expliquer aux familles leurs devoir et responsabilité en la matière. Le rôle du
CPE est bien de souligner les conséquences d'une insuffisance de scolarisation. Il importe donc, pour asseoir cette vigilance indispensable à la lutte contre le décrochage scolaire, de former son équipe de service au repérage des premiers signes avant-coureurs d'une manifestation d'un désintérêt scolaire. Le suivi des retards comme des absences doit faire l'objet d'une attention particulière au même titre que la réactivité du parent à l'annonce d'un manquement à l'obligation scolaire de son enfant. Il s'agit bien de construire une relation partenariale dans l'accompagnement à la fréquentation scolaire. Cette volonté ne doit pas occulter le fait qu'un partenariat ne se décrète pas et peut parfois être contre-productif si justement le projet éducatif ne génère pas l'adhésion de l'ensemble des parents, en raison de nombreux désaccords.
Au collège, les différends ou désaccords les plus souvent rencontrés par les parents portent sur les punitions ou sanctions prises à l'encontre de leur enfant. La contestation de la sanction devient une pratique régulière de la part des parents et de manière plus significative lorsque le statut social des familles est plus élevé. Ce soutien systématique et en toutes circonstances de l'enfant par ses parents (au motif de règles éducatives familiales ou de traditions plus culturelles), le refus de toute punition (au motif d'activités extérieures ou de déplacement familial) est une attitude qui vient bousculer le principe de justice scolaire. Dans
L'École des chances, François Dubet rappelle que, pour s'assurer d'une véritable justice scolaire, tous, adultes de la communauté éducative comme élèves, doivent se conformer au règlement intérieur de l'établissement. Le rapport Fotinos,
Face à face entre confiance et méfiance (2014), souligne d'ailleurs que la politique disciplinaire est l'un des facteurs les plus influents sur la qualité des relations avec les parents. Le rapport ajoute d'ailleurs que plus les sanctions sont nombreuses, moins la confiance existe entre l'établissement et les parents. Il ne s'agit pas pour autant de proscrire toutes formes de sanction, mais bien d'accompagner les familles dans l'acceptation des mesures disciplinaires. L'une des responsabilités du
CPE est d'assurer la mise en œuvre des conditions nécessaires pour asseoir un climat scolaire apaisé. La circulaire de missions insiste sur son rôle : « il veille, au même titre que tous, au respect des règles de vie et de droit dans l'établissement. Il conseille l'équipe éducative et le chef d'établissement dans l'appréciation des mesures éducatives et de réparation ainsi que dans l'appréciation des sanctions disciplinaires. » Dans ce domaine, le
CPE et les membres de son service, souvent identifiés comme les personnels de médiation interne, doivent faciliter l'appropriation du règlement intérieur par les usagers et les personnels, mais aussi les élèves. Leurs actions doivent alors s'inscrire dans la perspective de construire un respect mutuel du cadre de la règle et la volonté de chacun de participer à l'éducation des élèves. Une ambition qui ne peut faire l'économie de la construction d'un service de vie scolaire accueillant.
C. Accueillir tous les parents
Parce que reconnaître tous les parents dans leur légitimité est une condition pour instaurer la coéducation, il est nécessaire de former l'équipe de service de vie scolaire, mais pas seulement. En effet, accueillir tous les parents exige que l'ensemble des personnels éducatifs et pédagogiques soit formé aux différentes modalités de communication. Au-delà, il importe de porter à la connaissance des personnels les possibles points de tension et/ou attitudes des familles face à l'École.
Dans le cadre de la politique éducative de l'établissement, il est donc pertinent de commencer, lors de la journée de prérentrée, une formation d'initiative locale sur la thématique de la coéducation. Le contenu de la formation, au long cours, doit viser deux objectifs : développer des relations de confiance pour mieux travailler ensemble et mieux associer les parents au suivi de scolarité de leurs enfants. Elle aura aussi pour objectif d'informer les équipes des ressources existantes sur les territoires pour accompagner les parents (acteurs sociaux, médico-sociaux, associations de soutien à la parentalité…), en communiquant notamment le diagnostic établi dans le cadre du schéma départemental des services aux familles qui doit référencer les actions existantes concourant à l'amélioration du lien familles/École. Prendre connaissance des richesses du territoire c'est trouver un nouvel appui au sein du territoire dans lequel est implanté le collège. Il est aussi indispensable que la formation soit inter-catégorielle, qu'elle apporte des éléments de connaissance sociologique (sur la diversité des modèles éducatifs, le mythe de la démission parentale ou encore sur le caractère composite de l'échec scolaire) et qu'elle invite à réfléchir sur les modes de communication avec les parents. Cette réflexion devra permettre de s'approprier des postures et gestes professionnels mettant en avant une communication bienveillante et porteuse de sens. Des mises en situation pourront être un levier d'une prise de conscience de l'importance de ces postures et gestes, notamment dans l'accueil des parents ou la rédaction des bulletins scolaires. La formation devra s'appuyer sur les éléments de diagnostic du collège
XY afin d'identifier de manière objective la place accordée aux parents au sein de l'établissement : baisse du taux de participation aux élections des parents d'élèves, faible mobilisation des parents pour les réunions de rentrée, hausse des incidents impliquant des parents d'élèves, jugements hâtifs sur les parents de la part de certains personnels. Tels sont les indicateurs affichés dans l'extrait du rapport d'évaluation externe (doc 1). Dans ce même document sont indiquées différentes pistes de remédiation à cet état : charge aux formés de s'emparer de ces pistes et de proposer de manière collective leur modalité d'application. En effet, la posture des personnels éducatifs comme pédagogiques doit être inscrite dans une déontologie, rappelée lors de cette formation, qui instaure un regard respectueux vis-à-vis de toutes les familles afin de mieux les accompagner et les impliquer dans la vie de l'établissement. Pour ce faire, l'une des orientations de la formation devra rappeler l'article L. 111-4 de la loi du 10 juillet 1989 qui expose les droits des parents : « Les parents d'élèves sont membres de la communauté éducative. Leur participation à la vie scolaire et le dialogue avec les enseignants et les autres personnels sont assurés dans chaque école et dans chaque établissement. Les parents d'élèves participent, par leurs représentants aux conseils d'école, aux conseils d'administration des établissements scolaires et aux conseils de classe ». Pour que la représentativité dans toutes les instances (
CA, toutes les commissions de l'établissement, conseil de classe, conseil de discipline,
CVC,
CESCE) soit effective, il est impératif que l'établissement fasse vivre ce droit. Sans action réfléchie autour de cette question, le risque est de rencontrer un trop faible nombre de parents participant aux élections de leurs représentants, signe évident de l'échec du service public à impliquer ses usagers. Pire, dans le collège
XY, le danger est de voir élus uniquement les parents familiers du fonctionnement de l'établissement. Même s'ils peuvent être particulièrement actifs, la surreprésentation d'une catégorie sociale de parents renforce l'éloignement d'autres parents se sentant encore moins légitimes.
La création d'un espace parents, préconisé dans la loi de refondation de l'École de juillet 2013, est un levier efficace pour permettre aux parents de se retrouver, mais aussi pour initier des rencontres entre professionnels et parents ainsi qu'entre tous les parents. Le rapport d'évaluation fait part d'une brève présentation des parents élus aux nouveaux parents de 6
e lors de la réunion de rentrée. Ce dispositif ne peut suffire pour lancer la construction d'un partenariat école-familles. L'expression du volontarisme de soutenir et de renforcer le partenariat nécessaire entre l'institution scolaire et les parents d'élèves peut être portée par des dispositifs, actions ou outils choisis pendant ces journées de formation pour une mise en œuvre au collège. Il s'agira bien de proposer les différentes modalités possibles : semaine des parents à l'école, espaces parents, réunions mensuelles, soirées thématiques… pour ensuite décider collectivement la forme de la coopération à mettre en œuvre. Identifiés comme le lieu d'échanges, de ressources et de propositions dans la perspective de favoriser la réussite de tous les enfants aux plans scolaire, social et citoyen, ces espaces parents animés par eux ou conjointement avec un personnel sont un véritable levier pour que tous les parents s'approprient le fonctionnement du collège. Pour participer à l'animation de ce lieu, les assistants d'éducation formés antérieurement au logiciel Pronote pourront faire partager leurs connaissances aux parents désireux de mieux utiliser l'outil. Des séances individuelles de formation pourront être proposées, notamment les soirs de remise de bulletins puisque, de manière générale, la participation est relativement forte. Ce sera l'occasion pour les parents non seulement de s'approprier l'
ENT du collège, mais aussi de découvrir un espace qui leur est dédié. L'enjeu étant que, progressivement, tous les parents s'approprient cet espace.
Abandonner les jugements hâtifs sur les qualités ou défauts présupposés des parents, aller à leur rencontre au sein de l'espace parents pour dépasser les peurs réciproques (celle d'être un mauvais parent ou celle d'être un mauvais professionnel) ne suffit pas à favoriser la réussite des élèves. Certes, c'est une illustration réelle de la volonté d'inscrire une collaboration harmonieuse dans la construction éducative de l'enfant et son accès à des valeurs dont l'universalité permet de dépasser les déterminations socioculturelles au sein du collège. Certes, c'est aussi l'expression d'un collège inclusif porteur des valeurs de tolérance et de solidarité. Mais, penser que la réussite scolaire est seulement impactée par l'implication des parents reste très restrictif. C'est pourquoi il est nécessaire d'inscrire dans le projet d'établissement des actions favorisant une coopération pédagogique, afin de réduire les inégalités scolaires, notamment en matière d'orientation.
II. Instaurer une pédagogie de la coopération
L'absence de relations des parents avec l'école est souvent injustement perçue comme un désintérêt des parents pour la scolarité de leur enfant. À l'inverse, la surprésence de certains parents dans la scolarité de leur enfant est vécue comme une véritable intrusion dans la liberté pédagogique de l'enseignant. Même si les raisons de ces comportements ne sont pas identiques, la cause est généralement suscitée par une incompréhension des enjeux pédagogiques. Dans notre établissement, il est donc impératif d'instaurer un cadre qui favorise la coopération de la pédagogie. En effet, dans une démocratie, on ne peut exiger d'une famille qu'elle ne cherche à obtenir pour ses enfants ce qu'elle considère comme les meilleures chances d'une scolarisation réussie. À l'inverse, les mêmes citoyens sont en droit d'attendre de l'État qu'il concoure à des exigences plus générales d'égalité, de partage et de réussite de tous. C'est de cet équilibre trouvé entre ces deux dimensions que dépend la défense de la cohésion sociale. Si l'on souhaite amener un nombre plus important de familles à adopter une attitude civique dans l'usage qu'elles font du service public de scolarisation, il importe de mettre en place des mesures incitatives qui permettent au collège de ne pas apparaître comme seulement coercitif tant dans les choix d'orientation qu'il propose à l'issue de la scolarité obligatoire que dans la politique pédagogique qu'il instaure.
A. Expliciter la politique pédagogique
Comme tout établissement scolaire, le collège
XY doit en priorité poursuivre l'objectif d'élévation générale du niveau de connaissances, de compétences et de culture de tous les jeunes, de réduction des inégalités sociales et territoriales, de réduction du nombre de sorties sans qualification. Lors des premiers contacts avec les parents, il importe de souligner l'importance de l'acquisition du socle commun de connaissances et de compétences. De plus, dans un collège qui n'est ni classé
REP ni
REP+, il est probable que la mixité sociale et scolaire soit présente, et il faut alors la présenter aux familles comme un véritable atout de réussite de tous les élèves. Il est fort probable que les parents les plus familiers de l'institution scolaire soient particulièrement scrupuleux quant à la classe dans laquelle leur enfant est inscrit, et qu'ils recherchent un « entre-soi scolaire ». C'est pourquoi il est impératif que les acteurs du système éducatif, notamment le chef d'établissement, lors des réunions de rentrée, mais aussi lors de celles faites dans les écoles primaires de rattachement, s'attachent à démontrer qu'une école dans laquelle il y a plus de mixité est une école qui favorise la réussite de tous, d'autant plus quand on développe des projets collectifs qui permettent de vivre des expériences positives, nourrissent l'estime de soi, la reconnaissance et le respect de soi, des autres et de l'environnement. Lors de ces réunions, il sera nécessaire de souligner que le collège
XY a un attachement profond à cette politique pédagogique, puisqu'elle répond aux enjeux du système éducatif, à savoir la défense d'une cohésion sociale. Et pour défendre ce principe de l'École de la République, le conseil pédagogique veille justement à ce que la mixité dans l'établissement ne soit pas compensée par une hausse de ségrégation entre les divisions. Or, composer une classe par le jeu des options comporte le risque de constituer un groupe dans lequel mixité sociale et mixité scolaire seront absentes. Pire, les effets attendus sont contraires aux effets soulignés. L'absence de mixité sociale et scolaire dans une classe entraîne des effets de pairs, une baisse du climat scolaire et une perte d'émulation. Pire, elle produit des effets négatifs sur les trajectoires scolaires, l'accès au savoir et de manière plus générale sur le sentiment d'appartenance à une nation. Il s'agit bien de faire comprendre aux parents qu'il est crucial de s'assurer que la constitution des classes ne crée pas chez les élèves le sentiment qu'ils ont été assignés à une « bonne » ou à une « mauvaise » classe, avec pour conséquence possible la dévalorisation. Il ne s'agit pas non plus de laisser de côté toutes demandes des parents. En effet, la conservation de camarades de classe entre le
CM2 et la 6
e est une dimension à prendre en considération. Il s'agit ici de veiller à ce qu'aucun élève ne soit complètement isolé dans sa nouvelle classe. Le conseil école-collège doit être l'instance saisie pour s'assurer de cette constitution de classes, d'autant plus que la classe de 6
e fait partie du cycle 3. Enfin, lors de la montée pédagogique, la concertation entre les professeurs principaux et le service de vie scolaire est primordiale. En effet, si les enseignants apportent un éclairage sur la réussite académique de chaque élève, la concertation avec le personnel du service de vie scolaire permet de transmettre des informations plus globales : socialisation avec les pairs, engagement citoyen, participation aux activités proposées… L'apport spécifique du
CPE concerne les informations sur l'environnement familial et social de l'élève. C'est grâce à cette pluralité des regards que l'établissement pourra construire des classes assurant une véritable mixité sociale et scolaire, levier de réussite.
En matière pédagogique, l'autre point vif de tension entre les familles et l'école est la question de l'évaluation. Trop souvent source de stress, de compétitivité voire interprétée comme une valeur donnée à l'élève, elle doit être pensée comme un élément favorisant une relation positive et constructive avec l'enseignant et le travail scolaire. La réflexion, menée en conseil pédagogique, doit à la fois envisager l'évaluation comme une stratégie pédagogique favorable à l'engagement et la motivation des élèves dans leurs apprentissages, mais aussi aborder la question du droit à l'erreur de chaque élève. Les différentes enquêtes menées sur l'évaluation nous rappellent que, quel que soit le sujet, les notes varieront de la même manière : de très bonnes à très mauvaises. Le nombre de très mauvaises notes est nommé par André Antibi, la constante macabre (A. Antibi,
La constante macabre ou comment a-t-on découragé des générations d'élèves ?, 2003). Il importe alors aussi de réfléchir aux appréciations données sur les copies comme sur les bulletins afin de permettre à chaque élève de progresser. Cette pédagogie de l'explicitation des erreurs permet ainsi à chaque famille de mieux accompagner son enfant vers la réussite. Au même titre que les autres acteurs, et dans le champ de compétence qui est le sien, le
CPE apporte son expertise dans le cadre du suivi individuel et collectif des élèves qu'il lui revient de mettre en œuvre. Son expertise, placée au service d'une analyse rigoureuse quant aux origines et à l'ampleur de comportements et d'attitudes qui peuvent être perçus comme une dérégulation de l'établissement, lui confère un rôle important, et tout particulièrement en matière de lutte contre l'insatisfaction scolaire et l'ennui. Il est donc indispensable que l'évaluation soit entendue comme un outil de communication entre le
CPE, l'élève et tous les acteurs de la communauté scolaire. À partir d'entretiens, du suivi des absences, de contacts avec les partenaires du secteur médical, les familles, l'assistante sociale… le
CPE doit contribuer à affiner le diagnostic posé sur l'élève, notamment lors du conseil de classe. Même si les enseignants maîtrisent l'évaluation de leur discipline, le choix des remédiations et les propositions de formes de soutiens complémentaires seront d'autant plus adaptés que le
CPE aura su faire partager son expertise. Les informations complémentaires détenues par le
CPE sur l'élève dans sa globalité, aussi bien sur son travail que sur son comportement, permettent de mettre en place les dispositifs de remédiation nécessaires à la réussite de chacun.
B. Co-construire un parcours de réussite pour chaque élève
Parce qu'un enfant issu d'un milieu défavorisé a 3,5 fois plus de risque de décrocher, la lutte contre l'absentéisme devient un enjeu majeur pour permettre la réussite de tous. Pour autant, l'absentéisme n'est pas l'apanage des classes les plus défavorisées. Chargé avec d'autres – mais dans un champ plus étendu que la plupart des autres – d'appliquer la règle et de comptabiliser les absences, le
CPE doit se positionner vis-à-vis des élèves et des familles. Le service dont il a la responsabilité est effectivement chargé du suivi des absences des élèves, qui ne peut se réaliser efficacement que par la mobilisation de tous. S'il le faut, il devra rappeler la règle aux élèves avec fermeté et, dans certains cas, la rappeler aussi aux parents ; le service doit donc construire une relation particulière avec les familles à ce sujet. En effet, lutter contre l'absentéisme revêt une dimension normative et éducative.
La circulaire de mars 2004 rappelle opportunément que, d'une certaine façon, la pratique réductrice du métier qui ne considérerait que la première dimension laisserait tout un pan du métier de côté. En particulier, elle précise que les
CPE « ont vocation à établir cette relation de confiance et à proposer aux familles une aide et un suivi particuliers ». Celui-ci, ou son service responsable de la gestion de l'absentéisme, doit réussir en même temps qu'il sanctionne à conserver la confiance de l'élève ainsi que celle de sa famille. Ce n'est qu'à cette condition que l'acte éducatif déploie réellement sa force et a des chances de réussir. Dans la pratique, cela se traduit par une capacité à faire preuve de fermeté dans l'application des règles tout en maintenant en permanence un dialogue. Charge à chacun des membres du service d'exercer son aptitude à écouter l'élève et/ou sa famille afin de mieux comprendre les difficultés rencontrées et d'apporter les aides adaptées, sans pour autant renoncer à l'application du règlement. Et la formation d'initiative locale aura porté un accent particulier sur les postures et les règles pour une communication porteuse de sens. L'action doit donc dans un premier temps être dirigée en direction des parents dans une optique de dialogue, de soutien et de rappel de la règle qui peut prendre la forme d'un « rappel du sens de l'école et du rôle de l'assiduité ». En cas d'échec, diverses mesures doivent être proposées, comme la participation des familles à un module de soutien à la responsabilité parentale, avant de recourir aux sanctions pénales. Ce module de soutien sera l'objet d'une animation au sein des espaces parents et s'appuiera notamment sur le lien entre absentéisme et décrochage scolaire.
Parmi les facteurs de l'absentéisme se trouve la difficulté scolaire, qui instaure une hétérogénéité des acquis des élèves au sein de la classe. Les écarts importants dans les capacités à suivre les enseignements qu'instaure la difficulté scolaire doivent inviter l'ensemble de la communauté scolaire à initier des innovations pédagogiques et éducatives pour remédier à cette difficulté afin qu'elle ne s'enkyste pas, au risque d'amener l'élève vers un décrochage certain. Il est important pour le collège
XY de prendre conscience que les devoirs à la maison sont aussi une source de discriminations scolaires (S. Kapko,
Les devoirs à la maison. Mobilisation et désorientation des familles populaires, 2012). La question des devoirs cristallise bien des attentes et des controverses sur le travail personnel, car elle constitue le moment délicat de confrontation entre la demande scolaire et la réponse familiale et parce que les devoirs à la maison aggravent les inégalités et prolongent la journée de travail, pénalisant ainsi les élèves qui ont le plus de temps de transport ou qui sont le plus en difficulté. Penser des temps encadrés pour faire le travail personnel et proposer une aide scolaire que l'élève ne peut recevoir à la maison relève donc d'une politique égalitaire. Le dispositif « Devoirs faits » est une réponse pour favoriser cette égalité. Pour autant, il ne suffit pas à lui seul en l'état.
En revanche, si dans sa mise en œuvre, la participation des parents au dispositif est envisagée, alors on donne à ces derniers une lisibilité sur le travail personnel des élèves, ses attendus, ses visées d'apprentissage et son évaluation. En amont, le conseil pédagogique devra envisager les modalités de co-animation du dispositif. Porté généralement par les assistants d'éducation et les enseignants volontaires, ce dispositif doit permettre aux parents de participer à ces temps d'accompagnement afin de prendre conscience qu'aider son enfant dans la réalisation des devoirs n'est pas faire à la place, mais bien une démarche de soutien, de réflexion pour comprendre les leçons et les exercices. Lors du dispositif, l'assistant d'éducation ou l'enseignant feront ensemble le bilan sur les difficultés ou réussites de l'enfant et pourront aussi faire le point sur les ressources à disposition de la famille pour l'aider. Ouvrir ce dispositif aux parents, c'est vouloir accompagner et soutenir les familles afin qu'elles se sentent légitimes au collège
XY. C'est ancrer la relation pour favoriser la co-construction du projet personnel de l'élève.
Combattre la difficulté c'est assurer à chacun l'acquisition du socle commun de connaissances, de compétences et de culture. C'est aussi l'assurance de contribuer au succès d'une école de la réussite qui refuse exclusions et discriminations et qui permet à chacun de développer tout son potentiel par la meilleure éducation possible. Il s'agit bien alors de croire en l'éducabilité de tous (Meirieu) et d'accorder à la scolarité obligatoire la finalité de dépasser les déterminismes. Encore faut-il pour l'ensemble de la communauté éducative croire en la capacité de chacun d'apporter sa contribution. Les nouveaux programmes, articulés au socle commun de connaissances, de compétences et de culture, facilitent l'implication des parents dans l'accompagnement éducatif. En effet, ils œuvrent à la mise en cohérence des différents savoirs et compétences disciplinaires que l'élève doit acquérir tout au long de sa scolarité, et permettent aussi de valoriser les différentes compétences acquises dans un cadre moins scolaire ou non scolaire. Expliciter à tous les parents ce cadre c'est à la fois valoriser l'apport de chacun et notamment des plus éloignés, et rassurer les parents plus inquiets sur les nouvelles modalités d'enseignement et les nouveaux programmes. Mais c'est aussi aller à la rencontre de tous les parents, reconnaître leur égale dignité et éventuellement s'appuyer sur leur propre compétence pour mener à bien des projets dans le cadre du
CESCE,
CVC ou des activités plus ponctuelles comme le forum des métiers.
C. Co-construire le projet d'orientation
L'ultime point de discorde entre les familles et l'école est bien la question de l'orientation. Celle-ci étant perçue comme l'acte qui conditionne tout l'avenir de leur enfant, il appartient à l'établissement de mettre en œuvre une véritable éducation à l'orientation, dont l'enjeu est à la fois de balayer les effets d'autolimitation et de pression scolaire développés par les parents. Il n'est pas rare que la préparation de l'orientation apparaisse comme tardive, cloisonnée dans une logique de filières hiérarchisées et prenant très peu en compte la perspective de l'insertion professionnelle et de la formation tout au long de la vie. En d'autres termes, l'élève choisit souvent des études sur la base de représentations approximatives, plus qu'un métier ou un champ d'activité professionnelle. Finalement, « l'élève choisit souvent son orientation en idéalisant un train de vie » (Benoist Apparu, Rapport d'information, Commission des affaires culturelles, familiales et sociales, 2009). C'est contre cette culture de la désorientation que la réforme propose d'intégrer le parcours « Avenir » dès la classe de 6
e. À cet effet, l'application Folios est un levier pour élaborer son projet personnel et professionnel. Il peut être réalisé via un projet impliquant le conseiller d'orientation-psychologue de l'éducation nationale, les professeurs principaux et le
CPE. Outil de communication avec les parents, il permet d'inscrire l'élève dans une démarche de projet évolutif : « une collection significative et intégrée des travaux de l'élève illustrant ses efforts, ses progrès et ses réalisations dans un ou plusieurs domaines. Cette collection repose sur des normes de performance et témoigne de la réflexion de l'élève et de sa participation dans la mise au point de celle-ci, le choix des contenus et les jugements portés » (Goupil & Lusignan,
Apprentissage et enseignement en milieu scolaire, 1993, p. 304, citant Paulson & Paulson, 1990). Le
CPE, associé à l'ensemble des membres de la communauté éducative, tient une place majeure dans l'orientation des élèves. Au-delà de son implication dans le déroulement des séquences sur les procédures d'orientation, qu'il peut animer en heure de vie de classe, il doit, pour aider les jeunes à construire leur parcours véritable, inscrire son action dans l'élaboration d'un projet personnel.
D'autre part, en classes de 4
e et de 3
e, les élèves peuvent, en plus des séquences d'observation en milieu professionnel, effectuer des mini-stages. De courte durée et inclus dans le temps scolaire, ils permettent aux jeunes en formation d'affiner leur orientation en s'ouvrant à la voie professionnelle et sont aussi un outil de lutte contre le décrochage scolaire. Encore une fois, le réseau familial est souvent un ressort activé pour bénéficier d'un stage qualitatif et valorisant. Pour lutter contre cette inégalité sociale, il est nécessaire que des membres du service, nommés référents stage, puissent organiser des séances de recherche de stage. Il s'agira d'accompagner les élèves dans la rédaction de leur lettre de motivation et
CV, de les former à la manière de s'entretenir au téléphone et de se présenter. Le référent stage devra recenser chaque année les lieux de stage afin d'alimenter un répertoire de terrain de stages et de partenaires. Si les mini-stages sont proposés aux élèves et aux familles, la période de découverte du milieu professionnel en classe de 3
e est obligatoire. Pour autant, l'un comme l'autre peut redonner du sens aux savoirs en établissant un lien tangible entre la scolarité au collège et les lycées professionnels pour les mini-stages et le milieu professionnel pour le stage de 3
e. Pour que ces périodes de stage soient porteuses de sens, il importe que l'ensemble des équipes pédagogique et éducative participent à la découverte du monde économique et professionnel dans sa diversité. C'est parce que ces stages et mini-stages seront valorisés par l'ensemble des adultes que l'élève pourra devenir acteur de son projet personnel.
Pour autant, être acteur ne signifie pas un soutien inconditionnel de la famille au projet de l'enfant. La loi d'orientation et de programme pour l'avenir de l'École de 2005 a fixé les priorités de la nation pour élever le niveau de formation des jeunes Français : faire réussir tous les élèves, redresser la situation de l'enseignement des langues, mieux garantir l'égalité des chances et favoriser l'insertion professionnelle des jeunes et l'emploi. Dans le rapport annexé à cette loi, il est précisé qu'il est « indispensable de renforcer le partenariat entre l'institution scolaire et les parents. Le développement des liens et du dialogue avec les familles est la condition d'une éducation cohérente, d'une orientation réussie et d'un fonctionnement plus serein des établissements ». Pour favoriser ce dialogue en matière d'orientation, des entretiens personnalisés sont mis en place pour les élèves de collège et de lycée. En classe de 3
e, il s'agit de « faire le point sur l'étape actuelle du parcours de formation de l'élève et envisager ses projets de poursuite d'études en examinant tout le champ des possibles, à l'occasion d'un rendez-vous formalisé auquel ses parents ou représentants légaux pourront assister ». Ces entretiens dans lesquels le
CPE doit s'inscrire (« En lien avec les personnels enseignants et d'orientation, ils aident les familles ou les représentants légaux des élèves à l'élaboration et à l'accompagnement du projet personnel de chaque élève », circulaire de missions 2015) permettront une meilleure connaissance réciproque des souhaits de l'élève et de sa famille d'une part, et des conditions scolaires de réussite d'autre part. Tout l'enjeu de cet entretien est bien de faire alliance entre deux logiques : la logique de l'institution scolaire, qui oriente en fonction de son évaluation, et la logique familiale, qui souhaite par l'orientation construire une condition sociale. Il s'agit bien de reconnaître chacun dans sa légitimité en informant encore davantage les familles sur les bienfaits d'une éducation choisie, mais aussi sur la possibilité de se former tout au long de la vie lorsque le projet de l'enfant ne correspond pas aux ambitions familiales. En effet, construire un projet d'orientation choisie c'est offrir la possibilité à l'élève de vivre sa scolarité sereinement à l'abri de conflits de loyauté douloureux. Il doit pouvoir compter sur l'alliance de ces deux univers, familial et scolaire, qui participent tous deux à sa construction et à son développement.
La circulaire 2015, cadre réglementaire et statutaire de fonctionnement du CPE, rappelle que le CPE doit placer les élèves dans les meilleures conditions de vie et d'apprentissage. C'est-à-dire favoriser la réussite des élèves en définissant et en mettant en œuvre toute action individuelle ou collective, ponctuelle ou permanente. En qualité de membre à part entière de l'équipe pédagogique, le CPE a toute légitimité pour inscrire son action dans la perspective de favoriser la réussite des élèves. Cependant, pour que ses actions prennent sens, il doit les placer dans une logique de service, mais aussi d'équipe plus large que celle de son service, sous l'autorité du chef d'établissement, afin de rechercher des collaborations et nouer des partenariats internes comme externes favorables et nécessaires pour atteindre ses objectifs en faveur de la réussite des élèves. Celle-ci est donc étroitement liée à leur implication dans les enseignements, dans la vie de leur établissement, dans la réflexion sur les parcours de formation et sur leurs débouchés professionnels, mais aussi à l'accompagnement de leur projet par leur famille. Cela suppose que l'on dépasse l'ancienne opposition entre instruction et éducation pour redonner un sens cohérent aux apprentissages, à la vie scolaire et à la vie familiale grâce à la collaboration École-familles. Pour qu'elle soit effective, cette collaboration exige que l'École reconnaisse tous les parents comme compétents pour accompagner leur enfant, et que les parents considèrent avec confiance l'École comme levier émancipateur que favorise l'expérience scolaire au collège. Elle appelle donc une convergence de vues entre l'institution scolaire et les familles afin de défendre non seulement une société démocratique prônant le vivre ensemble, mais aussi de participer à la construction de citoyens éclairés, émancipés. En effet, considérer tous les parents et œuvrer à leur reconnaissance c'est lutter contre la montée des incivilités, de l'individualisme et du chacun pour soi (P. Meirieu, Éducation : rallumons les Lumières !, 2024).