L'organisation des enseignements
Les cycles d'enseignement
Le décret n° 2013-682 du 24 juillet 2013 réorganise les cycles d'enseignement à l'école primaire et au collège en quatre cycles distincts. Cette mesure s'applique selon un calendrier précisé dans le décret et remplace l'ancienne organisation.
Depuis la rentrée 2014, l'école maternelle, dont les missions ont été redéfinies, constitue à elle seule un cycle unique, le cycle des apprentissages premiers. La classe de grande section, auparavant « à cheval » sur deux cycles, est considérée appartenir à part entière à l'école maternelle. Il est souligné le caractère bienveillant que revêt cette première école et l'objectif essentiel qui est le sien : parvenir à faire aimer l'école aux enfants. En ce sens, l'école maternelle doit savoir s'adapter aux besoins des élèves et construire une progressivité équilibrée des apprentissages au cours du cycle afin de donner à chacun les moyens de progresser à son rythme et d'être prêt pour les enseignements futurs de l'école élémentaire.
La scolarité se poursuit dans le cycle 2, dit cycle des apprentissages fondamentaux, qui comprend désormais non seulement le CP et le CE1 mais aussi le CE2.
Le cycle 3, dit cycle de consolidation, regroupe le CM1 et le CM2 mais aussi la classe de 6e des collèges, afin d'améliorer la continuité des apprentissages entre le collège et l'école élémentaire.
Enfin le cycle 4, cycle des approfondissements, comprend quant à lui la 5e, la 4e et la 3e, qui conclut la scolarité obligatoire par le brevet des collèges.
La progression des élèves dans les cycles
L'objectif premier de cette organisation est de permettre à chacun des élèves de maîtriser les compétences du socle commun à la fin de la scolarité obligatoire.
L'enseignant de la classe est responsable de l'évaluation régulière des acquis des élèves et tient les parents régulièrement informés des résultats.
À tout moment de la scolarité, il convient donc que soit mis en place un dispositif d'aide destiné à accompagner un élève lorsque les besoins le nécessitent.
Si les difficultés sont persistantes, des aides spécialisées peuvent être décidées.
Au terme de chaque année scolaire, le conseil des maîtres se prononce sur la poursuite de la scolarité de chaque élève. Exceptionnellement, un redoublement peut être décidé dans le cas d'une période de rupture dans les apprentissages (absence longue par exemple). Cette décision fait l'objet d'un dialogue préalable avec la famille mais l'avis de l'inspecteur de l'Éducation nationale n'est plus requis
(16). En cas de redoublement, un dispositif d'aide est obligatoirement mis en place dans le cadre d'un
programme personnalisé de réussite éducative (PPRE).
Aucun redoublement ne peut avoir lieu à l'école maternelle, sauf dans le cadre d'une décision de la commission des droits et de l'autonomie (CDA).
Le conseil des maîtres ne peut se prononcer que pour un seul allongement ou un seul raccourcissement de la durée de cycle au cours de la scolarité primaire d'un élève.
Cependant, dans certains cas, le conseil des maîtres peut se prononcer pour un second redoublement après avis de l'inspecteur de l'Éducation nationale. La proposition est transmise aux parents, qui disposent d'un délai de réponse de quinze jours. Le conseil des maîtres doit alors faire connaître sa décision. Les parents disposent d'un nouveau délai de quinze jours pour faire appel auprès de la commission départementale de recours.
Un livret scolaire permet de suivre la progression de l'élève au cours de la scolarité obligatoire.
Les contenus
L'école maternelle
Bien que non obligatoire, l'école maternelle permet une première socialisation en même temps qu'elle offre les bases de tous les apprentissages futurs.
C'est une école particulière centrée sur le jeune enfant et ses besoins spécifiques, auxquels elle doit s'adapter tout en tissant des liens privilégiés avec les familles.
Les activités conduites qui laissent une part importante au jeu s'appuient prioritairement sur l'expérience et le vécu.
La mission de l'école maternelle recouvre plusieurs axes :
- développer le langage sous toutes ses dimensions ;
- agir, s'exprimer et comprendre au travers de l'activité physique et des activités artistiques ;
- explorer le monde ;
- aider à la structuration de la pensée.
Le rôle prépondérant qu'elle peut jouer dans le développement des enfants conduit à encourager l'accueil des élèves dès l'âge de 2 ans, en priorité dans les zones socialement défavorisées, afin de permettre la réussite de tous les élèves.
L'école élémentaire
L'école élémentaire a pour objectif fondamental l'acquisition des instruments fondamentaux de la connaissance par l'apprentissage des bases de la lecture, de l'écriture et du calcul. Elle permet à l'enfant de prendre conscience du temps, de l'espace, des objets du monde et de son propre corps. Elle suscite le développement de l'intelligence, de la sensibilité artistique, des aptitudes manuelles, physiques et sportives. Elle assure conjointement avec la famille l'éducation morale et civique, et l'apprentissage d'une langue étrangère est maintenant proposé à tous les élèves. Elle prépare la scolarité au collège, dont elle représente la propédeutique.
Depuis 2016, les modifications des programmes scolaires s'articulent autour du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, qui décline les objectifs autour de cinq grands domaines (les langages pour penser et communiquer, les méthodes et outils pour apprendre, la formation de la personne et du citoyen, les systèmes naturels et les systèmes techniques, les représentations du monde et l'activité humaine).
En 2023, le ministre Gabriel Attal a présenté le « Choc des savoirs », une initiative visant à élever le niveau des élèves à l'école. Dans la continuité de cette initiative, une révision des programmes a été annoncée, ainsi qu'une révision du socle. Le Conseil supérieur des programmes (CSP) a publié les projets de programmes destinés à la maternelle (cycle 1) ainsi qu'aux classes de CP, CE1 et CE2 (cycle 2) en français et en mathématiques. Leur application serait envisagée pour la rentrée 2025.
© ESB Professional
|
Le temps scolaire
La réforme des rythmes scolaires en 2013 a institué une nouvelle organisation du temps d'enseignement sur la semaine en recherchant une meilleure continuité des apprentissages et un déroulement plus équilibré de la journée.
Un projet éducatif territorial (PEDT) a été mis en place dans chaque commune avec l'objectif de repenser le temps de l'enfant dans sa globalité en offrant des activités complémentaires visant son plein épanouissement.
Depuis la rentrée 2018, un Plan mercredi a été mis en œuvre dans le cadre du PEDT. Il permet d'offrir aux enfants des activités culturelles, sportives et liées à l'environnement dans le prolongement du temps scolaire.
Le calendrier annuel reste pour l'instant établi sur 36 semaines travaillées et une alternance des périodes, qui se rapproche au mieux du rapport 7 semaines d'enseignement et 2 semaines de repos, préconisé par les experts dans ce domaine. Cependant, une réflexion est en cours pour se rapprocher des politiques éducatives de différents pays européens et proposer une solution mieux adaptée aux besoins réels des élèves, comme le déclarait la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République du 8 juillet 2013.