Les « Free schools » : vers une nouvelle organisation ?
En 2010, le parti conservateur au pouvoir a libéralisé la création d'écoles publiques gérées par le privé : les Free Schools. Face au constat qu'il était devenu de plus en plus compliqué et onéreux de trouver une école pour ses enfants, le gouvernement a proposé aux parents de créer leur propre établissement. Directement financées par l'État, les Free Schools sont dotées d'une direction indépendante revenant à la société civile. En pratique, une association, des parents d'élèves, des enseignants font une demande auprès de l'État en précisant les objectifs de l'école, les programmes, les méthodes d'enseignement, les locaux, ainsi qu'un plan financier.
Ces écoles n'ont pas à suivre le programme national, mais doivent fournir une éducation « vaste et équilibrée ». Elles sont soumises à des inspections par le Ministère de l'éducation et sont indépendantes par rapport aux collectivités locales. Enfin, elles organisent leurs propres conditions d'admission. À la fin du secondaire, les élèves passent les examens comme les autres élèves.
Le département du Ministère de l'éducation a revu à la hausse en mars 2011 les règles d'autorisation d'ouvrir une Free School, ce qui a compliqué pour des parents inexpérimentés l'ouverture d'un tel établissement.
De plus, un grand nombre de réserves apparaissent et de nombreuses interrogations sont pointées par les observateurs du système éducatif. « Des parents et des enseignants engagés formulent une réponse en mettant en place des écoles accessibles à tous, gratuitement, avec de petites classes et un programme scolaire adapté. Révolutionnaire, certes, mais révolution douteuse selon certains : ces écoles seraient des enclaves de la classe moyenne éduquée et non un nouveau système scolaire accessible à tous comme le revendiquent ses défenseurs. Elles aggraveraient la situation des écoles publiques en diminuant la mixité sociale et diminuant leurs moyens, qui seront en partie réaffectés aux free schools. Enfin, est-ce que des amateurs en matière d'éducation peuvent vraiment savoir ce qui est le mieux pour les enfants, quel programme scolaire mettre en place et quels enseignants choisir ?
(8) »
Il faudra plusieurs années avant de savoir si ce système, déjà testé en Suède
(9), améliorera les résultats des élèves.
Dossier réalisé par Frédérique Thomas, professeur agrégée, docteur en STAPS,
Université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand II, février 2010, mise à jour février 2012.