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Sujet

Sujet

Consignes
Le dossier proposé est composé de trois documents :
Document 1
« Critique de la critique » de Pierre Lévy, extrait de Cyberculture, rapport au Conseil de l'Europe (octobre 1998)
Document 2
« l'armée chinoise accusée d'espionnage électronique » de Pascale Nouvelle, extrait de Libération (septembre 2007)
Document 3
« La liberté d'expression sauvée par YouTube », d'Ali Amar, Courrier International (septembre 2007)
I. Compréhension de textes (7 points)
Document 1
1.1 Expliquez «  absolutisme politique ». Donnez un synonyme d'« absolutisme ».
1.2 Donnez un autre titre qui révèle l'idée maîtresse de Pierre lévy.
1.3 L'auteur parle d'« ouverture cognitive ». Expliquez.
Document 2
1.4 L'hebdomadaire Der Spiegel fait référence aux « chevaux de Troie ». À quel épisode fait-on ici allusion ?
1.5 « C'est sans fondement seulement le reflet d'une mentalité de guerre froide ». Quel est le ton sous-jacent employé par Pékin ? Dans ce contexte, donnez un synonyme de « guerre froide ».
1.6 L'expression « Talon d'Achille » est employée. À quel personnage fait-on ici référence ? Qu'est-ce que cela signifie ?
Document 3
1.7 « la censure institutionnelle ». Expliquez en d'autres mots de quoi il s'agit.
II. Analyse argumentative (8 points)
2.1 Pour chaque texte, dégagez la thèse respective des auteurs, en une phrase concise et claire.
2.2 Dans le document 1, repérez de quel sentiment provient la critique négative de l'ampleur prise par le cyberespace.
2.3 Dans chaque document, relevez un argument qui montre les points positifs d'Internet.
2.4 Pour chaque texte, dites « à qui ne profite pas le crime » ?
III. Discussion (11 points)
Si le Web est un cyberespace progressiste et libre, il est aussi le lieu des « hackers » (pirates informatiques) et autres malfaiteurs qui se vengent du cybercommerce. De surcroît, l'absence de garde-fous a récemment mis en évidence le harcèlement électronique que peut subir n'importe quel citoyen.
Le citoyen est-il le perdant ou le vainqueur de cette lutte électronique ?
Vous donnerez votre avis dans une discussion construite et argumentée.
(introduction, développement en deux parties avec arguments et conclusion).
Pour cette épreuve, il sera tenu compte de la présentation, du style et de l'orthographe (4 points). Vous serez noté sur 30.
Textes
Document 1
Critique de la critique
Critique du totalitarisme ou crainte de la détotalisation ?
L'idée selon laquelle le développement du cyberespace menace la civilisation et les valeurs humanistes repose largement sur la confusion entre universalité et totalité. Nous sommes devenus méfiants envers ce qui se présente comme universel parce que, presque toujours, l'universalisme fut porté par des empires conquérants, des prétendants à la domination, que cette domination fut temporelle ou spirituelle. Or le cyberespace, du moins jusqu'à ce jour, est plus accueillant que dominant. Ce n'est pas un instrument de diffusion à partir de centres (comme la presse, la radio et la télévision) mais un dispositif de communication interactive de collectifs humains avec eux-mêmes et de mise en contact de communautés hétérogènes. Ceux qui voient dans le cyberespace un danger de « totalitarisme » font tout simplement une dramatique erreur de diagnostic.
Il est exact que des États et des puissances économiques se livrent à des viols de correspondance, à des vols de données, à des manipulations ou à des opérations de désinformation dans le cyberespace. Rien de radicalement nouveau. Cela se pratiquait auparavant et se pratique encore avec d'autres moyens : par effraction physique, par la poste, par le téléphone ou par les médias classiques. Les outils de la communication numérique étant plus puissants, ils permettent de faire le mal à plus grande échelle. Mais il faut aussi noter que les instruments de cryptage et décryptage très puissants, désormais accessibles aux particuliers, permettent de fournir une réponse partielle à ces menaces. D'autre part, la télévision et la presse sont des instruments de manipulation et de désinformation bien plus efficace que l'Internet puisqu'elles peuvent imposer « une » vision de la réalité et interdire la réponse, la critique et la confrontation entre positions divergentes. On l'a bien vu pendant la guerre du Golfe. En revanche, la diversité des sources et la discussion ouverte est inhérente au fonctionnement d'un cyberespace « incontrôlable » par essence.
Encore une fois, associer à la cyberculture une menace « totalitaire » relève d'une mécompréhension profonde de sa nature et du processus qui gouverne son extension. Il est vrai que le cyberespace construit un espace universel mais, comme j'ai tenté de le montrer, il s'agit d'un universel sans totalité. Ce qui fait vraiment peur aux « critiques » professionnels n'est-ce pas précisément la détotalisation en cours ? la condamnation des nouveaux moyens de communication interactifs et transversaux ne fait-elle pas écho à un bon vieux désir d'ordre et d'autorité ? Ne diabolise-t-on pas le virtuel pour conserver inchangée une réalité lourdement instituée, légitimée par le meilleur « bon sens » étatique et médiatique ?
Ceux dont le rôle consistait à gérer des limites et des territoires sont menacés par une communication décloisonnante, transversale, multipolaire. Les gardiens du bon goût, les garants de la qualité, les intermédiaires obligés, les porte-parole voient leurs positions menacées par l'établissement de relations de plus en plus directes entre producteurs et utilisateurs d'information.
Des textes circulent à grande échelle dans le monde entier via le cyberespace sans être jamais passés par les mains d'un quelconque éditeur ou rédacteur en chef. Bientôt, il en sera de même pour la musique, les films, les hyperdocuments, les jeux interactifs ou les mondes virtuels.
Comme il est possible de faire connaître de nouvelles idées et de nouvelles expériences sans passer par les comités de lecture des revues spécialisées, tout le système de régulation de la science est d'ores et déjà remis en question.
L'appropriation des connaissances s'affranchira de plus en plus des contraintes posées par les institutions d'enseignement parce que les sources vives du savoir seront directement accessibles et que les individus auront la possibilité de s'intégrer à des communautés virtuelles consacrées à l'apprentissage coopératif.
Les médecins devront faire face à la concurrence de bases de données médicales, de forums de discussion, de groupes virtuels d'entraide entre patients atteints de la même maladie.
Nombre de positions de pouvoir et de « métiers » sont menacées. Mais s'ils savent réinventer leur fonction et se transformer en animateurs de processus d'intelligence collective, les individus et les groupes qui jouaient les intermédiaires peuvent voir leur rôle dans la nouvelle civilisation devenir encore plus important que par le passé. En revanche, s'ils se crispent sur leurs anciennes identités, il y a fort à parier que leur situation se fragilisera.
Le cyberespace ne change rien au fait qu'il y a des relations de pouvoir et des inégalités économiques entre les humains. Mais, pour prendre un exemple facilement compréhensible, le pouvoir et la richesse ne se distribue et ne s'exercent pas de la même manière dans une société de caste, à privilèges héréditaires, économiquement bloquée par les monopoles de corporations et dans une société dont les citoyens sont égaux en droit, dont les lois favorisent la libre entreprise et luttent contre les monopoles. En augmentant la transparence du marché, en facilitant les transactions directes entre offreurs et demandeurs, le cyberespace accompagne et favorise certainement une évolution « libérale » dans l'économie de l'information et de la connaissance et même probablement dans le fonctionnement général de l'économie.
Ce libéralisme doit-il être entendu au sens le plus noble : l'absence de contraintes légales arbitraires, la chance laissée aux talents, la libre concurrence entre un grand nombre de petits producteurs sur le marché le plus transparent possible ? Ou bien sera-t-il le masque, le prétexte idéologique à la domination de grands groupes de communication qui feront la vie dure aux petits producteurs et au foisonnement de la diversité ? les deux voies de cette alternative ne sont pas mutuellement exclusives. L'avenir nous offrira probablement un mélange des deux, mélange dont les proportions dépendent en définitive de la force et de l'orientation du mouvement social.
La critique se croit fondée à dénoncer un « totalitarisme » menaçant et à se faire le porte-parole d'« exclus » à qui elle ne demande d'ailleurs jamais leur avis. En fait, la pseudo-élite critique a la nostalgie d'une totalité qu'elle maîtrisait ; mais ce sentiment inavouable est dénié, inversé et projeté sur un Autre terrifiant : l'homme de la cyberculture. Les lamentations sur le déclin des clôtures sémantiques et la dissolution des totalités maîtrisables (vécues comme délitement de la « culture ») cachent la défense de pouvoirs. Tout cela nous retarde dans l'invention de la nouvelle civilisation de l'universel par contact et ne nous aide en rien à l'orienter dans la direction la plus humaine. Tentons plutôt de saisir la cyberculture de l'intérieur, à partir du mouvement social multiforme qui l'entraîne, selon l'originalité de ses dispositifs de communication, en repérant les formes nouvelles de lien social qu'elle noue dans le silence richement peuplé du cyberespace, loin de la clameur monotone des médias.
la critique était progressiste. Deviendrait-elle conservatrice ?
Le scepticisme et l'esprit de critique systématique ont joué un rôle progressiste au xviiie siècle, à une époque d'absolutisme politique où la liberté d'expression était encore à conquérir. Or, aujourd'hui, le scepticisme et la critique ont peut-être changé de camp. Ces attitudes deviennent de plus en plus souvent l'alibi d'un conservatisme blasé, voire des positions les plus réactionnaires. À la poursuite du spectaculaire et de la sensation, les médias contemporains ne cessent de présenter les aspects les plus sombres de l'actualité, mettent constamment les hommes politiques sur la sellette, se font un devoir de dénoncer les dangers ou les effets négatifs de la mondialisation économique et du développement technologique : ils jouent sur la peur, un des sentiments les plus faciles à exciter. Dès lors, le rôle des penseurs n'est probablement pas de contribuer à répandre la panique en s'alignant sur les lieux communs de la grande presse et de la télévision mais d'analyser le monde à nouveaux frais, de proposer une compréhension plus profonde, de nouveaux horizons mentaux à des contemporains baignant dans le discours médiatique. Les intellectuels et ceux qui font profession de penser devraient-ils donc abandonner toute perspective critique ? Nullement. Mais il faut comprendre que l'attitude critique en soi, simple réminiscence ou parodie de la grande Critique des xviie et xixe siècles, n'est plus une garantie d'ouverture cognitive ni de progrès humain. Il faut maintenant distinguer soigneusement entre, d'une part, la critique réflexe, médiatique, convenue, conservatrice, alibi des pouvoirs en place et de la paresse intellectuelle et, d'autre part, une critique en acte, imaginative, tournée vers l'avenir, accompagnant le mouvement social. Toute critique n'est pas pensante.
Pierre lévy
Extrait de Cyberculture, rapport au Conseil de l'Europe, Paris, Odile Jacob, 1998
Document 2
l'armée chinoise accusée d'espionnage électronique
Le Pentagone et le Foreign office ont été victimes de cyberattaques.
Après l'Allemagne et les États-Unis, c'est au tour de la Grande-Bretagne de soupçonner les Chinois d'espionnage et d'attaques électroniques. Mardi, le Pentagone a reconnu être la cible d'« un certain nombre de pays et de groupes » et a confirmé que la boîte de messagerie du secrétaire à la Défense, Robert Gates, avait dû être mise hors-service après une attaque en juin. Le quotidien économique Financial Times, qui a révélé l'incident et cite plusieurs membres de l'administration américaine sous couvert d'anonymat, affirme que des militaires chinois sont à l'origine de ce hacking sans précédent connu. Le Pentagone n'a désigné aucun responsable. Mais l'affaire est prise au sérieux George Bush, en route pour le sommet de l'Apec (Coopération économique pour l'Asie-Pacifique) à Sydney, a confié qu'il évoquerait le problème avec son homologue chinois, Hu Jintao.
« Chevaux de Troie ». Fin août, la chancelière allemande, Angela Merkel, avait soulevé la question à Pékin devant le président chinois. L'hebdomadaire Der Spiegel venait de révéler que la chancellerie et trois ministères allemands avaient été victimes de « chevaux de Troie » électroniques, accusant l'Armée Populaire de libération (APL) de se livrer à des cyberattaques. Le président chinois s'est dit « préoccupé ». Dans les deux cas, Pékin a démenti « C'est sans fondement, seulement le reflet d'une mentalité de guerre froide », a affirmé le ministère des Affaires étrangères. La Chine ne rate jamais une occasion de dénoncer « la théorie de la menace chinoise » entretenue par l'Occident.
Hier, le quotidien britannique The Guardian a enfoncé un troisième clou, affirmant que « plusieurs départements du gouvernement », dont le Foreign Office, ont été victimes de cyberguerriers, « dont certains de l'armée chinoise ». Cette fois, pas de réaction de Pékin.
Ces incidents, relativement fréquents a en croire un porte-parole de la défense américaine qui parle de « plusieurs groupes et pays » mal intentionnés, sont difficiles à vérifier et faciles à exploiter médiatiquement. Ils révèlent l'angoisse à fleur de peau des dirigeants occidentaux face à la montée en puissance de l'armée chinoise. Malgré ses constantes déclarations sur son « pacifisme », l'APL tétanise les États-Unis. Fleuron de la propagande nationaliste, elle ne fait pourtant pas mystère de son ambition, indexée sur la croissance phénoménale du pays, même si la « transparence » qu'elle invoque en matière de chiffres et de moyens est mise en doute.
Guerre des étoiles. En août, pour le quatre-vingtième anniversaire de sa fondation, médiatisé depuis des semaines et célébré devant les principaux dirigeants, l'armée chinoise a fait l'étalage de sa force : 2,3 millions de membres, un budget officiel de 45 milliards de dollars (33 milliards d'euros) – 125 selon les États-Unis – en croissance de 17,5 % cette année. Et le président chinois a planté une flèche dans le talon d'Achille américain, la défense de son cyberespace, plus vulnérable que les autres secteurs militaires « la Chine privilégiera la qualité et la modernisation technologique, plutôt que la quantité de ses forces qu'elle souhaite minces et fortes », a annoncé Hu Jintao.
Depuis dix ans, cette « domination électronique » est dans tous les discours et a fait ses preuves. En janvier, en détruisant à distance un de ses vieux satellites, la Chine avait franchi un cap technologique et relancé le fantasme d'une guerre des étoiles. La cyberguerre, à laquelle les États-Unis ne se privent pas de se préparer, est une nouvelle étape.
Pascale Nivelle
Libération, septembre 2007
Document 3
La liberté d'expression sauvée par YouTube
Nom de guerre : « Qanass » (le Chasseur). Activité : la traque des gendarmes ripoux qui rackettent camionneurs et automobilistes sur les routes marocaines. Ce vidéaste amateur est devenu la coqueluche du Web depuis qu'il a posté sur YouTube, la plate-forme planétaire de partage des vidéos, une série d'images éloquentes du manège incessant de la soldatesque corrompue du général Hosni Benslimane. Images à vomir d'hommes en uniforme détroussant à tour de bras leurs victimes forcément consentantes – de véritables bandits de grands chemins saisis par l'œil de la caméra cachée.
Durant les premières semaines du « nouveau règne » (Mohammed vi est arrivé au pouvoir en 1999), ces pratiques avaient fortement décliné parce que corrupteurs et corrompus avaient eu le sentiment que les choses pourraient changer. Le cercle vicieux de la petite corruption qui gangrène la société avait momentanément été brisé. Malheureusement, les vieilles habitudes du bakchich et du graissage de patte ont repris le dessus.
Le Zorro local qui prend en flag les gendarmes indélicats fait du journalisme citoyen grâce aux nouvelles technologies. Il est l'archétype de toute une génération bourgeonnante de déçus du système, ceux qui ont choisi la voie de l'activisme pour dénoncer les abus et l'injustice du pouvoir parce que les relais classiques de la société ne suffisent plus ou sont tout simplement inopérants. Des Qanass, il y en a un paquet, qui ont choisi la Toile pour exprimer leur rage avec plus ou moins de talent, mais un sens de la contestation de plus en plus élaborée. L'audience et l'interactivité du Net leur procurent une popularité sans pareille et l'anonymat une liberté de ton qu'aucun autre média ne peut satisfaire. Ce mode d'expression sans véritable garde-fou autorise aussi tous les excès – jusqu'à la promotion de la terreur. Sur les sites YouTube ou Dailymotion, visités par des millions d'internautes à travers le monde, des vidéos salaces ou attentatoires à la dignité des personnes côtoient de petits chefs-d'œuvre comme ceux de « Qanass ». Leur parasitage demeure minime, tant l'apport de ces derniers est immense. Il l'est d'autant plus que leur impact fait singulièrement écho à la multiplication stérile des contraintes que vit depuis des années la presse d'investigation. Le dernier feuilleton judiciaire du journal ElWatari (hebdomadaire marocain dont le directeur et un journaliste ont récemment été emprisonnés pour avoir publié un document de la Direction de la surveillance du territoire) en est l'illustration la plus récente. Comme la parabole avait révolutionné et démocratisé la télévision il y a une quinzaine d'années face à la vétusté de l'offre des chaînes publiques, Internet libère aujourd'hui le citoyen de la censure institutionnelle. Des militants des droits de l'homme rapportent presque en direct des injustices commises dans les patelins les plus reculés du royaume grâce à des réseaux virtuels bâtis sur les moyens offerts par la messagerie électronique de masse. Ces informations sont reprises par la presse à l'échelle nationale, ce qui était du domaine de l'impossible il y a à peine dix ans. La dernière étude publiée cette semaine (sur Internet d'ailleurs) du Pew Research Center, un institut de sondages américain réputé, révèle que les Marocains estiment très positivement l'apport de la presse, loin devant l'action de l'autorité et du gouvernement – un état de fait que les moyens de communication et d'expression plus libres, plus flexibles et à la portée d'un plus grand nombre vont intensifier ; des moyens de dissuasion aussi qui pourront peut-être un jour mettre un terme à toutes les formes d'incivisme qu'aucune campagne de sensibilisation n'a pu éradiquer.
Ail Amar
Courrier International, septembre 2007
Corrigé

Corrigé

I. Compréhension de textes (7 points)
Document 1
1.1 
Absolutisme politique : il s'agit ici de définir dans les grandes lignes ce système politique c'est-à-dire un système dans lequel un individu a tous les pouvoirs (il possède en fait comme en droit tous les attributs de la souveraineté). Au xviiie siècle = régime des monarchies de l'Europe occidentale. (0,5 point)
Synonymes : totalitarisme ; despotisme ; dictature ; tyrannie ; autocratie. (0,5 point)
1.2 Tous les titres seront acceptés à partir du moment où ils rendent compte de l'idée maîtresse du texte. Pistes :
le cyberespace comme communication interactive humaine et non comme pouvoir totalitaire / le cyberespace, lieu de l'universel affranchi des contraintes institutionnelles / le cyberespace plus libre que les media traditionnels… (1 point)
1.3 Ouverture cognitive : l'ouverture cognitive est l'ouverture à la connaissance. C'est une ouverture intellectuelle, une aptitude à connaître et à comprendre. Ici, l'attitude critique n'est plus garante d'une aptitude à appréhender intelligemment les choses. (1 point)
Document 2
1.4 Chevaux de Troie : ils sont une allusion à la guerre de Troie qui opposa les Achéens aux habitants de Troie à la suite de l'enlèvement d'Hélène par le Troyen Pâris. On attend que le candidat fasse référence aux chevaux, stratagème, utilisé par Ulysse qui permit aux Grecs de s'introduire dans la ville, après avoir feint de repartir et s'être cachés à l'intérieur. (1 point)
1.5 
Avec la mention de la guerre froide, l'auteur montre l'état de tension, d'hostilité, de surveillance, de suspicion entre les États ; sans conflit armé, on cherche à éliminer son adversaire par des moyens idéologiques, diplomatiques et économiques. Avec le nom mentalité, la connotation négative est accentuée. Tonalité sarcastique, presque ironique. (0,5 point)
Synonymes : guerre de tension ; guerre idéologique… (0,5 point)
1.6 Censure institutionnelle : l'interdiction nommée est celle prononcée par les institutions de l'État ; c'est l'action de critiquer les actions, les ouvrages, les publications de quelqu'un. Le gouvernement a ainsi la possibilité d'interdire une diffusion après examen par une commission de contrôle. (1 point)
Document 3
1.7 
Talon d'Achille : C'est une nouvelle référence à la guerre de Troie (l'lliade) plus précisément à son héros, Achille, rendu invulnérable par sa mère (qui l'avait plongé dans le Styx) sauf le talon par lequel elle le tenait. C'est Pâris qui le blessa à mort au talon. (0,5 point)
Le talon d'Achille est donc un point vulnérable. (0,5 point)
II. Analyse argumentative (8 points)
2.1 
Document 1
Le développement du cyberespace n'est pas une menace pour la civilisation mais une avancée humaine et libre. (0,75 point)
Document 2
La maîtrise du cyberespace constitue un nouvel espace belliqueux. (0,75 point)
Document 3
Le cyberespace, lieu de contestation, d'action et de révolte, est épargné par la censure. (0,75 point)
2.2 La critique négative de l'ampleur prise par le cyberespace naît d'une incompréhension et d'une confusion. Au lieu de penser en termes d'universalité, la critique pense en termes de totalité et donc de domination nuisible. (1,25 point)
2.3 
Un seul argument par document est demandé. Liste suivante non exhaustive. (0,75 point par argument et document)
Document 1
  • Dispositif de communication interactive de communautés hétérogènes ;
  • diversité des sources pour une discussion plus ouverte ;
  • absence de contraintes légales arbitraires, chance laissée aux talents, libre concurrence…
Document 2
  • Avancée technologique et progrès qualitatif
Document 3
  • Popularité, anonymat, liberté ;
  • journalisme citoyen ;
  • moyen d'expression sans censure…
2.4 
Pour chaque texte, dites « à qui ne profite pas le crime » ?
Document 1
aux conservateurs, aux pouvoirs en place, à la pseudo-critique. (0,75 point)
Document 2
aux puissances établies, aux dirigeants occidentaux. (0,75 point)
Document 3
aux institutions, au gouvernement. (0,75 point)
III. Discussion (11 points)
Nous attendons avant tout que le candidat soit capable de produire un développement construit. Vu le temps imparti, il est difficile d'exiger trois parties.
Les arguments étayés d'exemples (qui ne manquent pas dans l'actualité) sont attendus pour illustrer le raisonnement du candidat et non l'inverse comme nous pouvons souvent le constater. Mieux vaut un raisonnement logique et bien construit qu'une accumulation d'exemples dont le candidat tirerait une pensée commune.
Le débat est nuancé, forcément, et c'est ce qui doit donc apparaître. D'un côté, le progrès lié à l'extension du cyberespace est incontestable et marque le début d'une nouvelle ère dont nous pouvons espérer qu'elle sera libre et bénéfique pour le citoyen (accès à un plus grand nombre d'informations, discussions ouvertes avec des individus d'univers hétérogènes dans le but de se faire une opinion qui ne soit pas celle uniforme dictée par les media traditionnels, moyens de révolte et de contestation en vue d'une pensée neuve sans risque de censure voire de répression…). De l'autre côté, les dérives nécessairement produites par l'absence de surveillance sont à mesurer. Ces dérives peuvent elles être perçues positivement (les hackers sont-ils un mal ou un bien ? Toujours dénoncés, pointés du doigt, ne sont-ils pas aussi une espèce d'héro remettant les choses à leur place et vexant les vieux capitaines d'industrie, tardivement initiés au Net, humiliés ?) ou négativement (des individus peu scrupuleux voire dangereux bénéficient ainsi de nouveaux moyens de terreur…)
C'est moins l'avis personnel qui compte que l'évaluation du fait.