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« Les exclus sont souvent des gens à qui personne n'a jamais fait confiance. »
Martin Hirsch

• Il est très difficile de définir cette notion. Ne sommes-nous pas tous exclus de quelque chose ? Tout juste parvenons-nous à identifier des populations qui cumulent les exclusions, comme les Sans domicile fixe.
• L'exclusion est une notion floue, elle exprime des phénomènes hétérogènes. L'approche s'effectue toujours par défaut : exclu du logement, de la formation, de l'emploi… Aujourd'hui, en France, une personne sur dix n'accède pas à ses droits fondamentaux : logement, emploi, santé, accès à l'ensemble des services publics.
Les termes eux-mêmes ont évolué : pauvreté, marginalité, dominé, exploitation. Cette pluralité de termes décrit soit une nouvelle réalité, soit une autre façon d'aborder le problème. En 1974, Rémi Lenoir, chef de cabinet, parle des inadaptés, fixe le nombre d'exclus à 2 millions. Prise de conscience que le phénomène n'était pas individuel, mais collectif. Dimension sociale. Pour lui, personne n'est à l'abri, d'où une notion de responsabilité. La pensée libérale de l'époque faisait des pauvres les responsables de leur situation, instaurant un doute sur les allocations systématiques et une volonté de faire travailler les pauvres. L'exclu est alors celui qui ne s'est pas adapté à la société.
Dans son analyse du chômage, Dominique Chnapper, en 1981, fait apparaître une nouvelle notion : celle de précarité, d'instabilité, d'insécurité sociale. Il met ainsi au jour une nouvelle dimension de l'exclusion : celle des personnes adaptées, mais victimes de la crise de l'emploi.
• Aujourd'hui, la notion d'exclusion désigne un état et un ensemble de processus analysés en particulier par le sociologue Robert  Castel. Selon lui, l'exclusion renvoie à l'affaiblissement des mécanismes de solidarité permettant la cohésion sociale. Ce phénomène entraîne des groupes d'individus à la marge, et s'enracine en particulier dans l'exclusion économique et plus particulièrement le chômage.
• La situation économique fait apparaître de nouvelles formes d'exclusion qui concernent les jeunes, mais aussi des salariés surendettés, ou des travailleurs pauvres. La crise économique fragilise le système de protection fondée sur une logique assurantielle.