« L'identité n'est pas donnée une fois pour toutes, elle se construit et se transforme tout au long de l'existence. »
Amin Maalouf
• L'identité, c'est ce par quoi une personne, un groupe, un peuple se reconnaissent en eux-mêmes et se voient reconnus par les autres. Il n'existe pas d'identité culturelle en soi. Une culture n'est pas un « donné » mais une « construction ». Elle ne relève pas de l'hérédité, ni de l'héritage, mais est une élaboration permanente en rapport avec le cadre social environnant et la modification de celui-ci.
• En définissant l'intervention sociale, Aline Dhers l'assimile à une intervention qui va permettre à un « aidable » de sortir de sa situation d'exclusion pour devenir, une fois aidé, un acteur à part entière dans le champ social. L'aide produite, au lieu de maintenir et d'institutionnaliser des situations de mise à l'écart, doit favoriser un changement dans la capacité sociale de la personne et, par là, doit contribuer à lui restituer une identité sociale.
• L'individuel peut être universel. À ce sujet, nous apporterons quelques précisions concernant des questions de terminologie. À la suite de la lecture du très bel ouvrage de Paul Ricœur,
Soi-même comme un autre, nous parvenons à faire une distinction entre l'
idem et l'
ipse :
- idem, « le même », renvoie à une identité (ex. : nous avons les mêmes intérêts) ;
- ipse, « lui-même », renvoie à un sujet (ex. : c'est lui-même qui me l'a confié.
Cette distinction est de taille, dans la mesure où elle me permet de comprendre que je ne suis pas identique à moi-même, qu'
il y a de l'autre en moi. Si j'étais identique à moi-même, sans autre en moi, sans faille, sans brèche, sans secret à moi-même, je serais simplement tel que je suis ; ma manifestation, mes actes se confondraient avec le moi et seraient identiques à ce que je suis.
Dans tous les cas, il faut veiller, dans la relation à l'autre, à le conforter dans son ipséité, plutôt que le réduire à sa mêmeté. Réduire l'autre à être une identité, c'est nier la faille, l'altérité, le ramener au personnage qu'on veut qu'il soit pour se rassurer et mieux exercer sa maîtrise.