Île-de-France, ME (niveau IV)
Dernier essai le - Score : /20
Sujet

Sujet

Consignes
1. Faites une synthèse rédigée de ce texte en dégageant les idées essentielles.
2. Au regard de votre expérience personnelle et/ou professionnelle, démontrez dans un développement structuré, l'évolution du rôle du père ces dernières années.
Durée : 3 heures.
Épreuve notée sur 20 :
  • perception des idées essentielles = 6 points ;
  • construction d'un raisonnement, organisation des idées = 6 points ;
  • richesse des idées, implication personnelle = 4 points ;
  • expression écrite (style, orthographe, présentation générale et soin) = 4 points.
Texte
Seul avec ses enfants
Près de 350 000 pères vivent en famille monoparentale.
En France, 15,5 % des familles monoparentales sont constituées autour d'un homme. Malgré la solitude, les doutes et les questions sensibles, le « papa solo » doit poursuivre l'éducation de ses enfants.
Le terme « famille monoparentale » évoque le plus souvent les mères qui élèvent seules leurs enfants. Il élude une autre réalité : celle des pères confrontés à cette situation. Comme Romain, 54 ans, et ses trois filles aujourd'hui âgées de 16, 20 et 21 ans. Il aurait souhaité une garde alternée, mais le départ de son ex-épouse à l'autre bout de la France rendait ce choix impossible. Au terme d'une bataille juridique, il a obtenu la garde de ses enfants. « La première année, j'ai vraiment eu beaucoup de mal à comprendre ce que je devais faire et ne pas faire », explique-t-il. Il a essayé de poursuivre les rituels et les câlins qu'avait institués sa femme, et de tenir à la fois un rôle de père et de mère. « Je n'étais pas à l'aise. Tous les soirs, je devais gratter le dos de la plus jeune, âgée de 8 ans, pendant près d'une heure. Elle appelait cela le "frisson gratte-gratte" », se souvient Romain. Pour chaque décision, je me posais la question de savoir ce qu'aurait fait une maman. C'est moi qui ai dû expliquer à ma fille aînée comment mettre une serviette périodique. »
Craignant que son comportement ne compromette l'équilibre de ses filles, il a entrepris une psychothérapie pendant quelques mois. « J'ai compris que je n'étais pas une maman et que je ne le serais jamais, analyse-t-il. Ces séances m'ont permis d'être moi-même et de me faire davantage confiance. » Quand sa deuxième fille lui a posé des questions très précises sur la sexualité, il lui a dit que ça n'était pas à lui de répondre et lui a donné le numéro du planning familial. La relation avec sa fille aînée, qui avait 13 ans au moment de la séparation, a été très difficile. « Elle a immédiatement voulu refonder une petite famille en prenant le rôle de la mère, se souvient-il. Comme j'étais très pris par mon travail, je lui ai confié trop de responsabilités… Très vite, je lui ai dit qu'elle était ma fille, que son devoir était de bien travailler à l'école et pas d'être la femme de la maison. »
Elle ne supportait pas que son père ait une vie amoureuse. Les deux tentatives d'installer une femme à la maison se sont soldées par un échec. Aujourd'hui, les choses semblent rentrer dans l'ordre. Sa fille aînée prépare un brevet de technicien supérieur et a un petit ami avec qui elle envisage d'habiter. « Mon devoir de père, considère Romain, c'est d'amener mes enfants à devenir des citoyens autonomes avec les armes pour s'en sortir dans la vie : un diplôme d'enseignement supérieur et le permis de conduire. » Selon le dernier recensement, effectué en 2006, 15,5 % des familles monoparentales sont constituées autour d'un homme (contre 14,7 % en 1999), soit 34 4444 « pères solos ». Le développement de la garde alternée a conduit les pères à faire face à des situations auxquelles ils n'étaient pas forcément préparés. De même que les femmes qui élèvent seules leurs enfants sont parfois démunies par l'absence du père, notamment pour exercer leur autorité, certains hommes ont du mal à trouver leur juste place.
On considère encore qu'un enfant, dans les premières années de sa vie, ne peut grandir correctement qu'en présence d'une figure maternelle. « Ce qui importe, c'est que la figure d'attachement première soit fiable, selon Patrice Huerre, pédopsychiatre et auteur du livre Pères solos, pères singuliers ? (Ed. Albin Michel). Si c'est le cas, peu importe que ce soit le père ou la mère. Certains pères considèrent que l'absence de la mère doit être absolument compensée. Du coup, ils en rajoutent dans la proximité et ne sortent quasiment plus. » Certains hommes, à l'instar des mères seules, ont ainsi du mal à exercer leur autorité par manque de distanciation. « Se contenter d'être père a l'avantage de laisser, en creux, toute sa place à la mère », considère ce praticien. Toute tentative d'effacement reviendrait à nier une part de l'enfant lui-même. Elle risquerait d'installer une fille dans une vie de « petit couple » destructurante, en considérant inconsciemment son père comme son mari.
Dévoués à leurs enfants, certains pères solos mettent leur vie affective entre parenthèses au risque d'enfermer leurs enfants dans une bulle familiale. Plus il tarde à avoir une vie amoureuse, plus cela risque d'être douloureux et conflictuel. « Le plus grand service à rendre à un enfant est de laisser une place à l'homme, sinon, quel modèle adulte le père solo lui donnera-t-il si ce n'est celle d'un homme sacrifié sur l'autel du devoir parental », conclut le docteur Huerre.
Martine Laronche
Le Monde pour Directmatinplus, n° 630, jeudi 4 mars 2010
Élements de réponses

Élements de réponses

Quelques éléments attendus
Expliquer la notion de monoparentalité.
Par exemple : Une famille monoparentale se reconnaît comme étant :
  • une famille ou un ménage avec 1 seul parent ayant au moins un enfant à charge ;
  • un parent qui porte seul la responsabilité de l'éducation de ses enfants que ce soit en continu ou en alternance ;
  • un parent qui porte seul la responsabilité financière en dehors des pensions alimentaires.
Bien évidemment, aujourd'hui, on ne parle plus de fille-mère, de mère célibataire ou des enfants de la veuve.
S'il faut noter que la monoparentalité concerne en majorité les femmes, il ne faut pas oublier que les hommes sont tout autant concernés. Cependant, il est vrai que les femmes sont le plus souvent à la tête d'une famille monoparentale puisque, selon le rapport de l'INSEE, de juin 2003, 84 % des enfants vivant dans ce type de famille sont avec leur mère et 16 % avec leur père. La situation se modifie pour les enfants vivant dans une famille recomposée : 37 % sont avec leur père, 63 % avec leur mère. Les femmes restent, comme nous le constatons, les plus concernées.
Se dégager du jugement de valeur monoparentalité = difficultés.
Par exemple : Quand on parle de Famille Monoparentale, ce qui vient à l'esprit reste à l'image d'une femme seule élevant ses enfants … associé à la précarité, au « manque d'autorité » ou aux difficultés en lien avec l'organisation, les aspects financiers ainsi que le « manque affectif » potentiel subi par l'enfant et ce bien que la structure familiale est en complète mutation.
Donner quelques exemples de possibles difficultés et poser des arguments de ce qui facilite la relation père-enfants et sur les apports positifs pour l'enfant.
La relation du père seul avec l'enfant est-elle si différente de celle de la mère seule avec l'enfant ?
Faute d'ancienneté dans ces situations, les pères solos découvrent, la plupart du temps sans l'avoir souhaité, la difficulté de jouer les deux rôles paternel et maternel pour répondre au mieux aux besoins de l'enfant. Etre un « sur-père » semble dès lors à certains comme une manière de compenser l'absence maternelle. Mais de fait, ils se trouvent comme les mères seules en charge d'assurer la fonction d'autorité et celle de fournisseur de tendresse (selon Patrice Huerre).
Un parent élevant seul son enfant a tendance à vouloir combler le manque laissé par l'autre parent, pour éviter la frustration d'un enfant qui a (peut-être) déjà assez souffert par une séparation un décès … Or, il importe que le parent solo puisse avoir d'autres centres d'intérêt que son enfant.
Aborder le rôle ou la place de l'autre parent (s'il existe).
Il importe donc que le parent qui a la charge de l'enfant laisse une place à l'autre parent. Le rôle du père reste essentiel dans la construction de l'enfant, ne fut-ce que pour éviter la relation symbiotique entre la mère et l'enfant.
Aborder la notion de travailleur social ou d'un tiers dans la relation.