Languedoc-Roussillon, résumé de texte, ASS, ES, EJE
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Consignes
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Texte
Les maires de banlieue s'exaspèrent de la réduction de leurs aides
Devant Dominique de Villepin, qui les recevait, jeudi 3 novembre, les maires de banlieue ont été très clairs : ils refusent un « énième » plan d'urgence du gouvernement. « Ce n'est pas l'heure des effets d'annonce », a prévenu Jean-Christophe Lagarde, maire (UDF) de Drancy (Seine-Saint-Denis). « Il faut un retour à l'ordre, mais très vite des messages d'espoirs pour ceux qui souffrent », a déclaré, de son côté, Manuel Valls, maire (PS) d'Évry (Essonne). Depuis vingt ans qu'ils se collettent aux graves difficultés de leurs villes, ces élus ont appris à se méfier des mesures adoptées dans la précipitation.
Ils portent d'ailleurs un jugement sévère sur la politique de l'État dans les cités. Ils ont vu une partie de la police de proximité et des emplois jeunes supprimés, le nombre de leurs agents de sécurité et de leurs médiateurs sabrés, et les subventions aux associations qui maintenaient bon gré mal gré un lien social, réduites drastiquement. L'annulation de 310 millions d'euros de crédits dans le budget 2005 (Le Monde du 5 novembre), affectés à l'insertion et au logement social dans les banlieues, ne peut que renforcer leur défiance. « Il est impératif que toutes les leçons soient tirées de ces émeutes. Autant sur les failles de la politique de la ville que sur l'organisation des services publics », dénonçait, le 3 novembre, le Forum français des maires pour la sécurité urbaine (FFSU). Au fil des crises depuis un quart de siècle, la politique de la ville a en effet subi de multiples inflexions. Aux grands projets urbains du gouvernement Jospin de la fin des années 1990 a succédé « le programme national de rénovation urbaine », mis en œuvre depuis 2003, par Jean-Louis Borloo, ministre de la cohésion sociale. Au « traitement social » des banlieues dont la droite stigmatisait les échecs, s'est substitué un projet, certes ambitieux mais centré sur le logement et l'habitat.
D'ici à 2011, 250 000 logements sociaux devaient être rasés, avant d'être reconstruits et 40 000 réhabilités. À la mi-juillet, l'agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), qui centralise les procédures, avait validé 124 projets dans 224 quartiers sensibles pour un total de 14,5 milliards d'euros. Malgré plusieurs opérations exemplaires, le paysage de ces villes mettra au mieux entre quatre et six ans pour changer. À condition de lever les obstacles liés au relogement de familles en grande précarité, à l'éviction des squats ou des marchands de sommeil. « Alors que la situation sociale s'aggrave, rien ne justifie la lenteur des procédures administratives et juridiques », plaide Jean-pierre Balduyck, maire (PS) de Tourcoing (Nord) et président du FFSU. Dans beaucoup de quartiers, la rénovation urbaine, encore virtuelle, ne peut s'exempter des actions de renforcement du lien social.
Avec le redéploiement de la police de proximité, les élus regrettent la diminution des crédits du fonds d'intervention pour la ville et de ses subventions aux associations présentes dans les zones sensibles. Le gouvernement a engagé, certes, une réforme de la dotation de solidarité urbaine (DSU), pour renflouer la trésorerie des communes les plus pauvres, à raison de 120 millions d'euros supplémentaires par an pendant cinq ans. Mais ce ballon d'oxygène devrait servir surtout à améliorer les conditions de « vie quotidienne », remarque Mme Fayet, et non « à promouvoir du lien social dans les cités ». À Tourcoing, le nombre de policiers est passé de 350 à 150, et la suppression d'une aide de l'État de 400 000 euros pourrait affecter le plan de réussite éducative.
À Sarcelles (Val d'Oise), « les crédits de l'État aux associations ont baissé de 20 % par an » depuis 2003, relève le maire (PS) de la ville, François Pupponi. Deux des plus grosses structures, Accueil et Culture et Sarcelles-Jeunes, ont été contraintes d'arrêter les cours d'alphabétisation et de soutien scolaire, faute de pouvoir payer les personnels. « C'est dramatique, dénonce M. Pupponi. Avec 30 % de chômage dans certains quartiers, on ne peut pas se permettre de perdre un seul euro ». La disparition graduelle des emplois-jeunes et la réduction des contrats aidés pénalisent tout autant les associations. Le Fonds de soutien pour l'intégration et la lutte contre les discriminations (Fasild) a été réorienté dans l'accueil des primo-arrivants, alors qu'il soutenait de nombreuses actions de terrain. Résultat : les organisations musulmanes s'engouffrent dans le vide. « On assiste à une avancée très nette des associations culturelles, analyse un élu sous couvert d'anonymat. Elles ne sont pas islamistes mais font du prosélytisme. Et surtout, elles se positionnent en interlocuteurs des pouvoirs publics sur les problèmes sociaux ».
Bertrand Bissuet, Michel Delberghe et Béatrice Jérome
Le Monde, 7 novembre 2005
(1)Est considéré comme mot tout signe ou ensemble de signes typographiques séparés par un espace. Exemple valant pour 1 mot : maison, l', la