Maîtriser la concordance des temps
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Il existe une sorte d'accord entre le temps utilisé dans la proposition principale et celui qu'on trouve dans la proposition subordonnée. Quelles sont les règles de la concordance des temps ? Quels cas faut-il envisager ? Toutes les règles sont-elles encore d'usage dans la langue courante ?
1. Cas où le verbe de la proposition subordonnée doit s'employer à l'indicatif
Le verbe de la proposition principale est au présent ou au futur simple
• Si le verbe de la proposition principale est employé au présent ou au futur simple de l'indicatif, le verbe de la proposition subordonnée est :
  • au présent si les actions exprimées par les deux verbes sont simultanées (ex. : Il affirme que j'ai des dispositions pour ce métier) ;
  • à l'imparfait ou au passé composé si l'action exprimée par le verbe de la subordonnée est antérieure à celle exprimée par le verbe de la principale (ex. : Il prétend que je n'ai pas assez travaillé) ;
  • au futur simple si l'action exprimée par le verbe de la subordonnée est postérieure (ex. : Il espère que je réussirai mon concours).
Le verbe de la proposition principale est à un temps passé
• Si le verbe de la proposition principale est employé au passé (imparfait, passé simple, passé composé, etc.), le verbe de la proposition subordonnée est :
  • à l'imparfait si les actions exprimées par les deux verbes sont simultanées (ex. : Il affirmait que j'avais des dispositions pour ce métier) ;
  • au plus-que-parfait si l'action exprimée par le verbe de la subordonnée est antérieure (ex. : Il prétendait que je n'avais pas assez travaillé) ;
  • au futur du passé (conditionnel présent) si l'action exprimée par le verbe de la subordonnée est postérieure (ex. : Il espérait que je réussirais mon concours).
Remarque : il se peut que le présent de l'indicatif soit employé dans une subordonnée dépendant d'un verbe principal au passé. C'est le cas s'il s'agit d'exprimer une vérité générale, valable quelle que soit l'époque considérée (ex. : Mes grands-parents disaient toujours que toute peine mérite salaire).
Récapitulatif
 
Verbe de la principale au présent ou futur simple
Verbe de la principale au passé
Actions simultanées
Présent
Imparfait
Action antérieure dans la subordonnée
Imparfait ou passé composé
Plus-que-parfait
Action postérieure dans la subordonnée
Futur simple
Futur du passé

2. Cas où le verbe de la proposition subordonnée doit s'employer au subjonctif
Le verbe de la proposition principale est au présent ou au futur simple
• Si le verbe de la proposition principale est employé au présent ou au futur simple de l'indicatif, le verbe de la proposition subordonnée est :
  • au présent (du subjonctif) si l'action qu'il exprime est simultanée ou postérieure à celle qu'exprime le verbe de la principale (ex. : Je ne tire pas les rideaux afin que la lumière me réveille) ;
  • au passé (du subjonctif) si l'action qu'il exprime est antérieure à celle qu'exprime le verbe de la principale (ex. : Je regrette que l'été soit déjà terminé).
Le verbe de la proposition principale est à un temps passé ou au conditionnel
• Dans la langue soutenue :
  • le présent du subjonctif est remplacé par l'imparfait du subjonctif (ex. : Il ne tirait pas les rideaux afin que la lumière le réveillât) ;
  • le passé du subjonctif est remplacé par le plus-que-parfait du subjonctif (ex. : Il regrettait que l'été fût déjà terminé).
• Dans la langue courante, l'imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif ne sont pas utilisés ; on emploie donc le présent et le passé du subjonctif dans la subordonnée, quand bien même le verbe de la principale est au passé (ex. : Je ne tirais pas les rideaux afin que la lumière me réveille).
Récapitulatif
 
Verbe de la principale au présent ou futur simple
Verbe de la principale au passé
Actions simultanées ou action postérieure dans la subordonnée
Présent du subjonctif
Imparfait du subjonctif (dans la langue soutenue)
Action antérieure dans la subordonnée
Passé du subjonctif
Plus-que-parfait du subjonctif (dans la langue soutenue)

3. Cas d'une proposition subordonnée de condition introduite par si
• Dans un système hypothétique (principale + subordonnée de condition introduite par si), on emploie :
  • le conditionnel présent si le verbe de la subordonnée est à l'imparfait (ex. : Si je pouvais, j'entreprendrais ce voyage l'été prochain) ;
  • le conditionnel passé si le verbe de la subordonnée est au plus-que-parfait (ex. : Si j'avais pu, j'aurais entrepris ce voyage l'été dernier).
Question 1
Réécrivez ce texte au présent en respectant les règles de la concordance des temps.
Écrivez les réponses dans les zones colorées.
« Pourquoi cette maison m'avait-elle frappé () ? Pourquoi ce portail fermé me serrait-il () le cœur ? Je n'aurais pas pu (ne pas) le dire, et pourtant ce logis me faisait () froid. Il y avait () trop de silence autour… Quand on passait (), les chiens n'aboyaient () pas, les pintades s'enfuyaient () sans crier… À l'intérieur, pas une voix ! Rien, pas même un grelot de mule… Sans les rideaux blancs des fenêtres et la fumée qui montait () du toit, on aurait cru () l'endroit inhabité. »
Alphonse Daudet, Les Lettres de mon moulin

Le temps de référence est le présent. Il faut utiliser sept présents de l'indicatif, deux présents du conditionnel et un passé composé.
Question 2
Mettez les verbes entre parenthèses au temps approprié du subjonctif.
Écrivez les réponses dans les zones colorées.
1. Il souhaite que nous (participer) à cette réunion.
2. Quoi qu'il (faire) , elle n'était jamais satisfaite.
3. Le clown multiplie ses mimiques pour que les spectateurs (rire et oublier) et leurs soucis.
4. Bien que tu (relire) plusieurs fois ton devoir, il reste bien des fautes.
5. Les enfants craignaient que leur mère (découvrir) la surprise qu'ils lui avaient réservée.
6. Ce chien est l'animal le plus féroce que j'(voir) .
7. Les agriculteurs redoutaient que la sècheresse (gagner) toute la région.
8. Il faut que tu (finir) ce travail avant de partir en vacances.
Il faut utiliser quatre présents, deux imparfaits, deux passés et un plus-que-parfait du subjonctif.