Nord Pas-de-Calais, ME
Dernier essai le - Score : /20
Consignes
1. Vous résumerez le texte en 100 mots (une marge de 10 % en plus ou en moins est admise). Au-delà ou en deçà de cette marge, vous vous exposez à une note éliminatoire (10 points).
Vous indiquerez à la fin de votre résumé le nombre de mots que vous aurez utilisés. Tous les mots comptent (par exemple : « c'est-à-dire » compte pour 4 mots ).
2. A partir de vos connaissances de cette période qu'est l'adolescence et des difficultés qui peuvent survenir, vous argumenterez (10 points) :
  • votre compréhension du texte proposé ;
  • les idées que vous proposeriez pour atténuer les difficultés évoquées dans le texte.
Durée : 3 heures.
Texte
« Mieux prendre en charge l'adolescence, une urgence »
20 novembre, journée des droits de l'enfant. Intitulé Adolescents en souffrance, le rapport rendu au gouvernement par la Défenseure des enfants, Dominique Versini, dresse le sévère constat d'une prise en charge bien trop tardive pour les 11-18 ans en mal-être qui, en France, seraient 900 000 à exprimer leur détresse (soit environ 15% des 6,2 millions de jeunes de cet âge). L'écrit rappelle qu'en France, 40 000 tentatives de suicide annuelles se soldent par 600 décès. Les signes de souffrance psychique sont énumérés, souffrance émergeant le plus souvent à l'occasion d'une rupture familiale (séparation, divorce, deuil) : troubles du sommeil, scarifications, troubles alimentaires, violences diverses sur soi et les autres… La prévention n'est pas au point, tempête encore la Défenseure des enfants : le nombre d'ados polydépendants (tabac, cannabis, alcool) a doublé en dix ans, passant de 17 à 34 % ; les lignes téléphoniques spécialisées ne sont pas adaptées (payantes, par exemple, depuis un téléphone portable). Seul numéro d'écoute national, Fil santé jeunes (0800 23 52 36) est encore difficile à dénicher et, en fin de journée, une jeune fille en grave difficulté peut mettre des heures avant de trouver un interlocuteur. Certains adolescents doivent, eux, attendre des mois et des mois avant d'être pris en charge ou soutenus régulièrement… Et seules dix-huit maisons de l'adolescence ont vu le jour, alors qu'il devrait en exister une par département.
Globalement, le dispositif médico-social et psychiatrique est saturé. Des milliers de postes d'infirmiers et de psychiatres restent vacants alors que la demande de soins a augmenté de 70 % en quinze ans. La pédopsychiatrie est dans la crise profonde que les travailleurs sociaux connaissent bien. Au final, de nombreux adolescents « polyfracturés » restent trop souvent incasables, rebondissant de lieux de vie en familles d'accueil, de foyer éducatif en centre éducatif renforcé…
La Défenseure prend volontiers l'exemple de « Baptiste », ado de 18 ans, suicidaire, insuffisamment aidé, ayant fini par se tuer après avoir écrit sur sa paume « demandez moi pardon »… Elle émet vingt-cinq préconisations – dont un portail Internet pour orienter ados et parents, une vraie politique contre l'alcoolisation précoce, une maison des ados par département, des formations pour les magistrats, le renforcement de la médiation familiale, etc. –, estimant impératif d'aller davantage au-devant des adolescents « avant qu'ils ne commettent un acte excessif ». Enfin, elle insiste sur la question des mineurs étrangers – 16 % des cas traités par ses services ! – et de leur souffrance psychique.
Lien social n° 863, 29 novembre 2007
Rapport disponible sur : www.defenseurdesenfants.fr