Accidents de la vie courante : les enfants risquent gros
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Introduction

Introduction

Ils sont la cause de 20 000 morts par an, près de cinq fois plus que les accidents de la circulation. Chaque année, les experts estiment à un million le nombre d'enfants victime. En moyenne, un enfant décède chaque jour à la suite d'un accident de la vie courante.
À l'école primaire, l'apprentissage de la sécurité domestique doit se faire dans le cadre de l'éducation à la responsabilité, visée par la circulaire n° 2006-085 du 24 mai 2006. Elle doit permettre de développer « la connaissance des risques et des mesures de prévention et de protection dans les différentes actions ou activités de la vie quotidienne, face à l'incendie et aux risques majeurs. »
© Getty images
La mission confiée aux équipes pédagogiques d'accompagner les tout-petits dans leur apprentissage vers l'autonomie les rend donc légitimes pour agir sur ce terrain, la juste attitude étant d'aider l'enfant à mesurer les risques qu'il prend tout en l'amenant à reconnaître les dangers qui l'environnent. La démarche de prévention s'exerce ainsi de façon quasi « naturelle », en fonction de chaque individu et des situations rencontrées au quotidien : au cours d'une séance de gym, d'expériences menées en classe, etc.
Pour accompagner les enseignants, la MAIF a développé à leur intention des outils de sensibilisation sur des risques domestiques.
État des lieux

État des lieux

Dans un environnement globalement « agressif », le cocon familial est, par nature, perçu dans les représentations collectives comme étant un lieu sûr. C'est pourtant le lieu de tous les dangers. Pas facile à admettre. Et pourtant, les dernières analyses statistiques(1) font état de 269 décès par AcVC(2) d'enfants de moins de 14 ans. Il s'agit de la première cause de décès accidentels chez les enfants de moins de cinq ans en France et en Europe. Dans l'ordre d'importance, les lieux à risques sont les pièces d'eau, notamment la cuisine où se produit un quart des accidents.
© Virginie CLAVIÈRES / MAIF
S'agissant de la tranche d'âge des 5-9 ans, la proportion d'enfants victimes d'accidents de la vie courante avoisine les 10 %. Le feu et l'électricité sont à l'origine de 20 % des cas recensés. La proportion est similaire pour les victimes de noyades.
Parmi les autres causes d'accidents identifiées, la chute est encore fréquente (elle concerne 16 % des victimes alors que c'est la première cause d'accident chez les tout-petits) et les accidents par suffocation ou intoxication ne sont pas rares (12 %).
(1)Inserm 2005.
(2)Accidents de la vie courante.
La juste attitude…

La juste attitude…

Il n'est pas toujours facile pour l'adulte de trouver le juste milieu qui consiste à stimuler l'enfant tout en gardant à l'esprit ses limites afin de le mettre à l'abri de situations dangereuses. Si l'accident de la route procède le plus souvent d'une faute de conduite, l'accident domestique, surtout chez l'enfant, a quelque chose de quasi « naturel ». Les tout-petits sont, par exemple, plus exposés au risque de chute, dans un environnement qui leur est souvent peu adapté. Se situer dans l'espace, coordonner ses mouvements s'acquiert tout au long de la maternelle. La prise de risque fait alors partie des apprentissages et conditionne le développement psychomoteur. De la même façon, on ne peut pas tout interdire aux enfants avides de découvertes dont la curiosité croissante favorise l'épanouissement. Reste donc à trouver la juste attitude qui évite ou réduit le risque tout en permettant le développement naturel de l'enfant.
Des causes multiples

Des causes multiples

Les causes de l'accident domestique chez l'enfant sont multiples et, par conséquent, plus difficiles à maîtriser que pour les accidents de la route. Les chercheurs distinguent en effet des causes individuelles (sexe, personnalité de l'enfant, développement psychomoteur, etc) et environnementales (facteurs socio-économiques, relationnels, éducatifs, etc.). Cette distinction, bien qu'artificielle, permet de comprendre que l'enfant n'est jamais seul face à l'accident : les comportements humains, les circonstances ainsi que l'environnement matériel sont, en effet, en constantes interactions.
la MAIF s'engage

la MAIF s'engage

Face à ce constat, la MAIF a décidé d'interpeller les parents et les enseignants.
Depuis 4 ans, l'association Prévention MAIF invite chaque année de nombreuses écoles à découvrir le spectacle itinérant Bobo Doudou qui sensibilise les écoliers aux risques domestiques.
  • la MAIF et Prévention MAIF proposent en outre gratuitement plusieurs supports pédagogiques autour des risques de la petite enfance :
  • du matériel d'exposition, sous forme de panneaux consacrés aux différents lieux de vie - et du risques - de la maison, permettant à l'enfant d'identifier les risques présents dans chaque espace ;
la MAIF, en partenariat avec rue des écoles, met à disposition de ses sociétaires les fiches pédagogiques suivantes :
  • À la maison (1) : le gaz et l'électricité.
  • À la maison (2) : les substances dangereuses.
Comme porte-parole d'une politique active de prévention contre les accidents de la vie courante, la MAIF multiplie les actions de sensibilisation sur le terrain. Grâce à l'action de ses 2 000 bénévoles répartis sur tout le territoire, l'association Prévention MAIF accompagne les enseignants dans leur mission d'éducation au risque.
Enfin, la MAIF et Prévention MAIF sont signataires d'une Charte nationale consultable sur Internet.
Dossier réalisé par la MAIF, octobre 2009.