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Au sens littéraire du terme, le romantisme est une véritable révolution culturelle qui naît en Angleterre et en Allemagne à la fin du xviiie siècle, en réaction contre l'idéal classique et le rationalisme français. Le mouvement est une contestation globale, qui touche tous les domaines de l'art et de la pensée.
1. Qui sont les précurseurs du romantisme ? Quels thèmes développent-ils ?
Les manifestations de la sensibilité ne sont bien sûr pas l'apanage d'une époque en particulier. Les trente dernières années du xviiie siècle sont cependant marquées par quelques phénomènes majeurs qui se situent à l'aube du romantisme. Ainsi, Jean-Jacques Rousseau se démarque sensiblement du mouvement des Lumières dont il est pourtant contemporain. Dans la dernière partie de sa vie, il se consacre essentiellement à une œuvre autobiographique au centre de laquelle il place le « moi », comme jamais on ne l'avait fait auparavant.
« Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple et dont l'imitation n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme ce sera moi. »
Rousseau, Les Confessions, 1765-1770

De même, il célèbre la solitude de l'âme et offre une vision de la nature qui annonce les grands textes romantiques. « Les rives du lac de Bienne sont plus sauvages et romantiques que celles du lac de Genève, parce que les rochers et les bois y bordent l'eau de plus près […] il y a aussi plus de verdure naturelle, plus de prairies, d'asiles ombragés de bocages, des contrastes plus fréquents et des accidents plus rapprochés. », écrit-il dans les Rêveries du promeneur solitaire. Les prémisses du romantisme apparaissent dans cette exaltation d'une nature sauvage, proche des origines, où la présence humaine est à peine perceptible, mais qui parle au cœur et à l'âme.
Associé à celui de la nature consolatrice, le thème de l'amour malheureux se développe également avec force, par exemple dans La nouvelle Héloïse (Rousseau, toujours) ou, à la même époque, dans Les Souffrances du jeune Werther (Goethe).
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2. Qu'appelle-t-on le « mal du siècle » ?
Lorsque paraît, en 1802, René, roman autobiographique de Chateaubriand, le malaise de la génération romantique apparaît en pleine lumière. S'y révèlent en effet l'affirmation absolue du « moi » et le constat amer d'une incompatibilité avec les exigences du monde et de la société. Le « mal du siècle » est cette prise de conscience d'une inadaptation fondamentale de l'être sensible à son environnement social.
Dans un premier temps, les écrivains romantiques expriment donc un certain désenchantement : le monde est mauvais, la société corrompue, et toute tentative d'y remédier est vaine. Ainsi, Lorenzaccio, le héros de Musset dans la pièce éponyme (1834), s'engage pour sauver la cité de Florence de la tyrannie d'Alexandre de Médicis. Mais plus le temps passe, moins il perçoit le sens de sa mission. Il exécute le duc sans véritable espoir ni conviction, et un autre Médicis succède immédiatement au tyran. Ce scénario illustre bien l'esprit qui anime alors le romantisme : exaltation du « moi », volonté d'agir seul, même de manière désespérée, mais aussi intelligence vive qui abolit les illusions. Cet état d'âme particulier est souvent représenté par la caricature du héros romantique appuyé à une pierre tombale, dans un cimetière, sous la lune.
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3. Quelles sont les aspirations politiques et sociales des écrivains romantiques ?
À l'universalisme de la raison (tant valorisé par le siècle des Lumières), les romantiques préfèrent le retour aux sources nationales. Ils ont ainsi contribué à initier les soulèvements de peuples opprimés (par exemple, les Grecs contre les Turcs qui occupent le pays, ou encore le peuple Polonais contre l'occupant Russe). De même, au culte de l'antiquité gréco-romaine, très en vogue dans les milieux révolutionnaires et impériaux, le romantisme oppose un retour au Moyen Âge et à ses mystères, ainsi qu'aux traditions chrétiennes. Si l'Europe des Lumières cultivait des valeurs universelles, comme la notion de « droits de l'Homme », l'Europe romantique, elle, cherche à retrouver les racines des différents peuples qui la composent.
Sur le plan social, le romantisme est également militant. Lorsque Victor Hugo écrit « Les poètes sont les éducateurs du peuple »(dans William Shakespeare), il prend clairement position : le seul privilège de l'artiste est de posséder un moyen d'expression, qu'il doit mettre au service du peuple. Les injustices politiques et sociales deviennent la cible de nombreux écrivains romantiques qui entrent en politique pour faire entendre leurs idées. Lamartine, par exemple, est candidat à la présidence de la République (1848) ; Hugo manifeste une violente hostilité à l'égard de Napoléon III, ce qui lui vaudra dix-neuf ans d'exil.
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4. En quoi la liberté est-elle une valeur profonde du romantisme ?
La somme de tout ce que les romantiques ont réalisé, en France et en Europe, tant sur le plan littéraire que sur le plan politique, peut être résumée en un mot : liberté. Le romantisme est en effet l'emblème de cette jeunesse née au début du siècle et frustrée des espoirs suscités par la grande révolutionnaire et napoléonienne. Aussi, ce mouvement européen, au départ anti-français et anti-révolutionnaire, vire-t-il, en France, du monarchisme des débuts, au combat violent pour la liberté. Liberté politique, d'abord : même conservateurs (comme Chateaubriand), les romantiques animent la lutte contre la censure et participent à la victoire des Trois Glorieuses contre le régime de Charles X. Liberté morale, ensuite : ils tirent un pied de nez à l'ordre bourgeois. Liberté artistique, enfin : Hugo « tord le cou à ce grand niais d'alexandrin » et crée le drame romantique, cependant que Musset (au théâtre), Lamartine (en poésie), Chopin (en musique) font entendre leur voix singulière.
Pour cette génération et pour celles qui suivent, le romantisme incarne donc ces valeurs de révolte individuelle et de passion pour la liberté, proclamées par Hugo dans la préface de Hernani : « Jeunes gens, ayons bon courage ! Si dur qu'on veuille nous faire le présent, l'avenir sera beau. »
5. Quelles sont les formes littéraires privilégiées du romantisme ?
Sur le plan littéraire, les romantiques ont pratiqué toutes les formes d'expression, mais en les adaptant à leurs aspirations. La poésie de Hugo bouscule l'alexandrin et se permet des césures inouïes ; au théâtre, le drame (Hernani, Ruy Blas) donne lieu à de véritables batailles entre partisans et adversaires du romantisme.
S'il fallait, en dernière analyse, dégager deux genres majeurs dans lesquels le romantisme a triomphé, ce serait sans doute la poésie lyrique (Lamartine, Musset) et le drame (Hugo).
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6. En quoi la figure de Victor Hugo est-elle emblématique du romantisme ?
Victor Hugo (1802-1885) est peut-être l'auteur qui concentre à lui seul le plus de traits du romantisme. Chaque étape de sa biographie est marquée par son engagement, son enthousiasme violent pour des idées littéraires, politiques et sociales neuves. Très jeune, il se lance dans la bataille pour un nouveau théâtre, avec Hernani (1830) et Ruy Blas (1838). Il inaugure le drame romantique, véritable machine de guerre contre la tragédie classique qu'il veut détrôner. Le drame romantique se pose comme un théâtre total opérant le mélange des genres et offrant le spectacle à la fois sublime et grotesque de la réalité humaine, concentrée dans l'histoire d'un destin brisé.
Hugo se lance avec la même fougue dans l'action politique : il devient pair de France en 1845, prononce des discours importants en faveur de la liberté de la Pologne, se bat contre la peine de mort et les injustices sociales, se déchaîne contre Napoléon III. Ses choix politiques le contraignent à l'exil dans les îles anglo-normandes (Jersey puis Guernesey) pendant dix-neuf ans. Son retour en France est profondément marqué par les horreurs de la Commune (L'Année terrible, 1872) ; sénateur à partir de 1876, il devient une figure emblématique de la gauche républicaine.
Son œuvre littéraire exploite tous les genres et tous les  : auteur de grands romans comme Notre-Dame de Paris (1831) ou Les Misérables (1862), il est également poète (Les Contemplations, Les Châtiments) et (Hernani, Ruy Blas). Il rédige même une épopée de l'histoire de l'humanité, La Légende des siècles (1859-1883).
La citation
Le romantisme « n'est autre chose que le courant de la révolution dans les idées. » (Hugo)
Question 1
À quelle époque le romantisme apparaît-il ?
Cochez la bonne réponse.
dans la première moitié du xviiie siècle
dans la seconde moitié du xviiie siècle
dans la première moitié du xixe siècle
C'est au xviiie siècle que naît ce qu'on appelle le « préromantisme » : l'expression des sentiments personnels commence à poindre dans les œuvres littéraires, avec les confessions autobiographiques de Rousseau, le lyrisme de Chénier (poète condamné à mort à la Révolution), l'exotisme et la célébration de la nature sauvage de Bernardin de Saint-Pierre.
Question 2
Voici un extrait d'Hernani (1830) de Victor Hugo. Comment le héros romantique est-il présenté dans ces vers ?
«  Tu me crois peut-être
Un homme comme sont tous les autres, un être
Intelligent, qui court droit au but qu'il rêva.
Détrompe-toi. Je suis une force qui va !
Agent aveugle et sourd de mystères funèbres !
Une âme de malheur faite avec des ténèbres !
Où vais-je ? Je ne sais. Mais je me sens poussé
D'un souffle impétueux, d'un destin insensé.  »

Cochez la (ou les) bonne(s) réponse(s).
Il est maître de son destin.
Il est seul au monde.
Il est différent des autres.
Il a une ambition démesurée.
Il est le jouet des événements.
Tout dans ce texte contribue à présenter le héros romantique comme un être à la fois hors du commun, solitaire et malheureux (« âme de malheur »). Il est le jouet du destin, emporté dans une tempête (« un souffle impétueux ») qui le domine, mais qui le pousse également à se dépasser (« je suis une force qui va »).
Question 3
Dans William Shakespeare, Victor Hugo affirme : « La pensée est pouvoir. Tout pouvoir est devoir. Au siècle où nous sommes, ce pouvoir doit-il rentrer au repos ? ce devoir doit-il fermer les yeux ? et le moment est-il venu pour l'art de désarmer ? Moins que jamais. »
Que signifie la phrase « tout pouvoir est devoir » ?
Cochez la bonne réponse.
Toute personne qui détient un pouvoir politique ou moral doit en user.
Toute personne qui détient le pouvoir de s'exprimer doit produire une œuvre d'art.
Toute personne qui détient le pouvoir de s'exprimer doit en user pour éclairer et guider les autres.
Hugo évoque ici la place de l'écrivain dans la société et la mission que son talent l'appelle à remplir. L'artiste, qui détient un pouvoir d'expression singulier, a le devoir de s'engager, de mettre son génie au service des autres.
Question 4
Dans ces strophes extraites du poème « Le Lac », quels thèmes chers à la poésie romantique retrouve-t-on ?
«  Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?

Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !

Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.  »
Alphonse de Lamartine, Nouvelles Méditations poétiques, 1823

Cochez la (ou les) bonne(s) réponse(s).
la nostalgie liée à la fuite du temps
l'angoisse de la mort
l'exaltation du sentiment personnel
la communion de l'âme avec la nature
Marquée par le lyrisme personnel et l'effusion du sentiment, la poésie de Lamartine est caractéristique du romantisme. Ici, le poète évoque le tourment de son âme face à la fuite du temps et à la perspective de la mort.
La nature sauvage apparaît comme le témoin privilégié des jours heureux et la gardienne du souvenir. À la fois mystérieuse, violente (« forêts obscures », « orages », « noirs sapins », « rocs sauvages ») et douce (« belle nature », « riants coteaux »), elle est le reflet de l'âme du poète.
Question 5
Parmi les drames romantiques suivants, lesquels ont été écrits par Victor Hugo ?
Cochez la (ou les) bonne(s) réponse(s).
Lucrèce Borgia (1833)
Antony (1831)
Hernani (1830)
Kean (1836)
Lorenzaccio (1834)
Ruy Blas (1838)
Fantasio (1834)
Chatterton (1835)
Chef de file du mouvement romantique, Victor Hugo est l'auteur de plusieurs pièces qui instaurèrent véritablement le genre nouveau du drame romantique, rompant ainsi avec les contraintes héritées du classicisme et les drames bourgeois du xviiie siècle. Hernani est à ce titre un tournant, puisqu'une « bataille » rangée entre les partisans et les opposants du dramaturge eut lieu lors de sa première représentation ; Ruy Blas et Lucrèce Borgia confirmèrent le mélange des genres et l'apparition du grotesque au théâtre. Les autres grands noms du drame romantique sont Alexandre Dumas (Kean, Antony), Alfred de Vigny (Chatterton) et Alfred de Musset (Lorenzaccio, Fantasio ou On ne badine pas avec l'amour).
Question 6
Parmi les propositions suivantes, lesquelles définissent le héros romantique ?
Cochez la (ou les) bonne(s) réponse(s).
Il a des vertus guerrières.
Il connaît un amour impossible.
C'est un être isolé et insatisfait.
Il est en phase avec son époque.
Il est voué au malheur.
Il n'a aucune ambition.
À la suite de Goethe et de Rousseau, les écrivains du début du xixe siècle créent un héros d'un genre nouveau, un être tourmenté, voué à un destin tragique. Les guerres napoléoniennes terminées, le héros romantique sent qu'il est né trop tard pour participer à l'Histoire, aussi se voit-il condamné au désœuvrement, à l'ennui. Incapable de s'intégrer à la société, il reste un marginal, un incompris, un insatisfait qui se sent écrasé par un univers trop étroit qui lui interdit de satisfaire ses aspirations vers l'infini : aussi cherche-t-il par tous les moyens à s'échapper de la réalité qui l'entoure. Dans le domaine amoureux, enfin, il ne parvient pas à être heureux, car il aime soit une femme irréelle, rêvée, soit une femme inaccessible ou insensible. Il semble donc voué au malheur ou à la mort.
Question 7
Quel est le thème principal de l'extrait ci-après ?
«  Si ton cœur, gémissant du poids de notre vie,
Se traîne et se débat comme un aigle blessé,
Portant comme le mien, sur son aile asservie,
Tout un monde fatal, écrasant et glacé ;
S'il ne bat qu'en saignant par sa plaie immortelle,
S'il ne voit plus l'amour, son étoile fidèle,
Éclairer pour lui seul l'horizon effacé ; […]
Pars courageusement, laisse toutes les villes ;
Ne ternis plus tes pieds aux poudres du chemin
Du haut de nos pensers vois les cités serviles
Comme les rocs fatals de l'esclavage humain.
Les grands bois et les champs sont de vastes asiles,
Libres comme la mer autour des sombres îles.
Marche à travers les champs une fleur à la main. […]
Il est sur ma montagne une épaisse bruyère
Où les pas du chasseur ont peine à se plonger,
Qui plus haut que nos fronts lève sa tête altière,
Et garde dans la nuit le pâtre et l'étranger.
Viens y cacher l'amour et ta divine faute ;
Si l'herbe est agitée ou n'est pas assez haute,
J'y roulerai pour toi la Maison du Berger.  »
Alfred de Vigny, Les Destinées, « La Maison du berger », 1864

Cochez la bonne réponse.
La nature est un refuge.
La nature est le miroir de la sensibilité.
La nature est une invitation à méditer.
La nature est le thème privilégié du romantisme et y revêt quatre aspects essentiels : selon les textes, elle se révèle être le miroir d'une sensibilité tourmentée, un refuge contre les duretés de l'existence, une invitation à méditer sur la fuite du temps ou une manifestation de la grandeur divine. Ici, la nature est bienveillante puisqu'elle offre à la destinataire de ce long poème, Éva, un lieu de liberté, de pureté et de paix face aux souffrances de « toutes les villes ».
Question 8
Cousin du tyran Alexandre de Médicis, Lorenzo envisage de le tuer. D'après cet extrait de la pièce Lorenzaccio (1834) de Musset, quelle est sa motivation ?
« LORENZO Tu me demandes pourquoi je tue Alexandre ? Veux-tu donc que je m'empoisonne, ou que je saute dans l'Arno ? veux-tu donc que je sois un spectre, et qu'en frappant sur ce squelette, (Il frappe sa poitrine.) il n'en sorte aucun son ? Si je suis l'ombre de moi-même, veux-tu donc que je m'arrache le seul fil qui rattache aujourd'hui mon cœur à quelques fibres de mon cœur d'autrefois ? Songes-tu que ce meurtre, c'est tout ce qui me reste de ma vertu ? Songes-tu que je glisse depuis deux ans sur un mur taillé à pic, et que ce meurtre est le seul brin d'herbe où j'aie pu cramponner mes ongles ? Crois-tu donc que je n'aie plus d'orgueil, parce que je n'ai plus de honte ? et veux-tu que je laisse mourir en silence l'énigme de ma vie ? Oui, cela est certain, si je pouvais revenir à la vertu, si mon apprentissage du vice pouvait s'évanouir, j'épargnerais peut-être ce conducteur de bœufs. Mais j'aime le vin, le jeu et les filles ; comprends-tu cela ? Si tu honores en moi quelque chose, toi qui me parles, c'est mon meurtre que tu honores, peut-être justement parce que tu ne le ferais pas. Voilà assez longtemps, vois-tu, que les républicains me couvrent de boue et d'infamie ; voilà assez longtemps que les oreilles me tintent, et que l'exécration des hommes empoisonne le pain que je mâche ; j'en ai assez de me voir conspué par des lâches sans nom qui m'accablent d'injures pour se dispenser de m'assommer, comme ils le devraient ; j'en ai assez d'entendre brailler en plein vent le bavardage humain ; il faut que le monde sache un peu qui je suis et qui il est. Dieu merci ! c'est peut-être demain que je tue Alexandre ; dans deux jours j'aurai fini. Ceux qui tournent autour de moi avec des yeux louches, comme autour d'une curiosité monstrueuse apportée d'Amérique, pourront satisfaire leur gosier et vider leur sac à paroles. Que les hommes me comprennent ou non, qu'ils agissent ou n'agissent pas, j'aurai dit tout ce que j'ai à dire. […] »
Alfred de Musset, Lorenzaccio, acte III, scène 3, 1834

Cochez la bonne réponse.
la lutte contre la tyrannie
son orgueil
sa foi en la justice
Les motivations de Lorenzo sont avant tout personnelles, comme le montre l'utilisation du pronom personnel et des déterminants possessifs de la première personne. Toute sa motivation repose sur des sentiments : la honte, l'orgueil, la vertu, l'honneur et son désir de réhabilitation ou de notoriété.
Le meurtre d'Alexandre n'est donc pas un crime politique, même s'il s'agit d'éliminer un tyran, c'est un projet égoïste, la recherche d'une rédemption. Parallèlement, Lorenzo se montre très sceptique quant à la réaction du peuple à son acte : cette dualité fait de lui un exemple marquant du héros romantique.