Les régions du Grand-Ouest, du Nord et de l'Est
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Créées en 1956, les régions de programme deviennent en 1982-1983 des collectivités territoriales avec des compétences spécifiques. Elles disposent d'une assemblée élue et d'un budget. Leurs limites sont calquées sur le découpage départemental ; elles ne recoupent pas toujours des réalités géographiques cohérentes et leur poids relatif est très variable. Quelles sont les particularités du Grand-Ouest et des régions du Nord et de l'Est ?
1. Le Grand-Ouest
• L'Ouest français (Bretagne, Haute et Basse-Normandie, Pays de la Loire) est marqué par un climat tempéré et changeant. Les régions côtières sont souvent assez peuplées. Le seul grand port commercial est Nantes - Saint-Nazaire, quatrième port français. Cherbourg cumule, tout comme Brest, des activités militaires. La pêche anime surtout les rivages du sud de la Bretagne (Concarneau, Lorient), mais la concurrence étrangère a contraint de nombreux pêcheurs à cesser leur activité. Le tourisme balnéaire et la thalassothérapie (Quiberon) sont les nouveaux fleurons des activités littorales.
La variété des sites est remarquable : côtes rocheuses de granit, falaises, plages sableuses, îles et archipels attirent les estivants. Les principales stations sont Deauville, Dinard, La Baule, les Sables d'Olonne. Les richesses du patrimoine culturel permettent de diversifier les activités touristiques (mont Saint-Michel, plages du débarquement). L'Ouest français a été récemment désenclavé par les lignes TGV et par l'autoroute des estuaires.
• La plupart des terres de l'Ouest étaient traditionnellement vouées à l'élevage, associé à la polyculture. Aujourd'hui, une agriculture et un élevage intensifs se sont imposés presque partout. La Bretagne se classe au premier rang des régions françaises pour l'élevage en batterie des porcs et des volailles. La Basse-Normandie s'est spécialisée dans l'industrie laitière. Sur les côtes bretonnes et dans le Val de Loire, les cultures maraîchères sont pratiquées en plein champ ou sous serres. En Anjou, l'horticulture occupe les plaines alluviales, et la vigne s'épanouit sur les côteaux.
Mais les limites de l'agriculture productiviste sont aujourd'hui atteintes. Il y a risque de surproduction et de pollution des sols par les nitrates.
• L'Ouest français abrite des métropoles de taille respectable comme Nantes ou Rennes. D'autres villes, comme Angers, Le Mans, Caen ou Brest constituent des pôles secondaires. Les Pays de la Loire et la Bretagne sont aussi des régions industrielles (transformation des hydrocarbures à Nantes, chantiers navals de Saint-Nazaire, automobile à Rennes).
Mais ce sont surtout les technologies de pointe (informatique, biotechnologies, aéronautique) qui ont renforcé les structures industrielles et les technopôles. Chacune des grandes villes régionales a beaucoup investi dans le domaine universitaire et la recherche.
• Les régions du Sud-Ouest français connaissent aujourd'hui un dynamisme contrasté. Les marges occidentales du Massif central ont un faible potentiel industriel composé de très petites entreprises.
La région Poitou-Charentes a davantage profité de la décentralisation administrative et industrielle (automobile, pneumatique, aéronautique). L'agroalimentaire est une activité prospère. Niort est spécialisé dans les assurances.
Les littoraux enregistrent une croissance plus marquée. La pêche est centrée dans le pays Basque, la conchyliculture à Marennes-Oléron.
• Le Sud-Ouest propose un grand nombre d'activités touristiques : la montagne (Pyrénées) accueille les estivants et les skieurs. Le centre religieux de Lourdes est considéré comme la troisième ville touristique après Paris et Nice. Le tourisme balnéaire est en forte croissance. Royan, Arcachon, Biarritz sont des stations réputées. S'y ajoutent les nombreux centres de la côte landaise où dominent les activités sportives (surf). Les îles d'Oléron et de Ré sont facilement accessibles par des ponts, et le port de La Rochelle se double d'animations très populaires (Francofolies).
• Deux métropoles régionales dominent le grand Sud-Ouest. L'agglomération de Bordeaux dépasse 750 000 habitants : c'est une ville portuaire de fonds d'estuaire, dont les activités ont migré vers l'aval (parachimie, électronique, construction automobile). Dans la banlieue ouest s'est installée l'industrie aéronautique. Bordeaux est aussi un grand pôle de la chimie pharmacie. Enfin, six parcs technologiques renforcent sa fonction universitaire.
Toulouse (environ 750 000 habitants) s'est spécialisée dans l'aéronautique avec le siège d'Airbus industrie, et a accueilli des administrations décentralisées comme le centre d'études spatiales ou le centre de la météorologie nationale. Toulouse est devenue une ville technopole.
2. Les régions du Nord et de l'Est
• Le Nord et l'Est français ont été marqués par une grave crise qui a profondément affecté ces régions : l'extraction du charbon et du fer a disparu, alors que les sites sidérurgiques ont été abandonnés ou reconvertis. La disparition des industries traditionnelles a engendré des poches de chômage importantes et le départ de la population jeune.
Pourtant de nombreux sites industriels ont été créés, comme la sidérurgie sur l'eau à Dunkerque. En Lorraine, quelques aciéries subsistent mais l'aide de l'État et des Fonds européens a été nécessaire pour reconvertir les activités.
• Le Nord et l'Est accueillent des entreprises décentralisées : mise au point du métro automatique VAL à Valenciennes ; Alsthom construit des rames TGV à Belfort ; l'industrie automobile s'est implantée à Douai, Maubeuge, Valenciennes - Onnaing (Toyota) et Sarreguemines. Peugeot, dont le site initial est implanté à Montbéliard, construit aussi des automobiles à Mulhouse.
On assiste aussi, dans ces régions, à une forte tertiarisation de l'économie : les activités bancaires sont restées importantes aussi bien dans le Nord qu'en Alsace. Le commerce s'est développé, en particulier sous la forme de la vente par correspondance, en intégrant les techniques les plus modernes de télévente (la Redoute). De même, la grande distribution s'est installée dans ces grandes régions frontalières pour élargir son périmètre d'action commerciale. Le tourisme est florissant en Alsace, il s'est étendu dans les Vosges, au Jura et même au Nord. Paradoxalement, des parcs de loisirs ont été installés sur d'anciennes friches industrielles (celui des Schtroumpfs en Lorraine).
• Mais la chance des régions du Nord et de l'Est est leur proximité avec la dorsale européenne. Ce sont des régions qui participent à des coopérations transfrontalières : depuis 1991, une eurorégion regroupe le Nord - Pas-de-Calais, la Wallonie, la région de Bruxelles et le Kent anglais.
De la même manière, Sar-Lor-Lux rassemble le Luxembourg, la Sarre et la Lorraine dans des projets qui visent à reconvertir cette ancienne région industrielle en difficulté (pôle européen des trois frontières).
Un troisième espace transfrontalier existe autour de l'Alsace et du Rhin supérieur (région de Bâle et Pays de Bade). Dans ces régions frontalières, les migrations de travail sont très importantes.
• Les régions du Nord et de l'Est sont bien reliées à Paris et au reste de l'Europe par les lignes TGV (TGV Nord et TGV Est, en activité dès juin 2007). Elles sont par ailleurs polarisées par des métropoles régionales : Strasbourg et Mulhouse en Alsace, Nancy et Metz en Lorraine, Lille dans le Nord.
Question 1
Quel type d'activité n'est pas développé dans le Grand-Ouest ?
Cochez la bonne réponse.
le tourisme
la sidérurgie
les technologies de pointe
l'agriculture
l'élevage
Question 2
Quelle coopération transfrontalière concerne la Lorraine ?
Cochez la bonne réponse.
l'eurorégion Nord - Pas-de-Calais - Belgique
Sar-Lor-Lux
la Conférence du Rhin supérieur