Inspecteur général
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Fiche technique

Fiche technique

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L'inspection générale de l'Éducation nationale (IGEN) est un corps(1) placé sous l'autorité directe du ministre de l'Éducation nationale. Elle exerce des fonctions de contrôle, d'étude et d'évaluation, et formule des avis et propositions concernant l'orientation, le fonctionnement et l'efficacité du système scolaire. Elle contribue également au pilotage du système éducatif au niveau académique.

Le programme annuel de travail des IGEN est défini par le ministre dans une « lettre de mission ». Ce programme implique les inspecteurs généraux dans le suivi permanent des enseignements, de la politique éducative, des services et des établissements mais aussi dans la réalisation de missions et d'études thématiques dans les domaines de l'enseignement scolaire.
Ces études thématiques font l'objet de rapports destinés au ministre, qu'il peut rendre publics ou non en fonction de l'intérêt éventuel d'une publication.
Comment devient-on inspecteur général (IG) ?
Il existe deux voies :
  • la première est celle du concours où les postes sont classés par discipline et profilés selon les nécessités. Par conséquent, les personnes répondant aux conditions requises postulent et constituent un dossier(2) ; celui-ci est analysé par une commission où figurent des directeurs de l'administration centrale de l'Éducation nationale, des professeurs d'universités, et des inspecteurs généraux. Après la sélection sur dossiers, les candidats sont invités à un entretien. À l'issue de cette audition, le jury propose trois candidats, maximum, au ministre qui choisit celui dont le profil semble le plus pertinent.
  • La seconde est celle dite du « tour extérieur »(3) : un inspecteur général sur 5 est ainsi nommé.
Combien de temps reste-t-on inspecteur général ?
Il n'existe pas de règles en la matière… le plus souvent les inspecteurs généraux restent en fonction jusqu'à ce que l'âge les contraignent à prendre leur retraite. Parmi eux, certains deviendront « Doyens » de leur groupe, pour une durée de deux ans renouvelable deux fois.
(1)créé en 1802.
(2)Les candidats doivent justifier de 10 années de service dans l'Éducation nationale, dont 5 ans d'enseignement, être des fonctionnaires de catégories A, titulaires du doctorat ou d'une habilitation à diriger les recherches, ou être des professeurs agrégés ou avoir atteint le dernier échelon ou la hors-classe de leur corps.
(3)Il s'agit d'un mode de recrutement, généralement à partir d'un dossier et d'un entretien, qui s'adresse soit aux fonctionnaires de catégorie A appartenant au ministère dont relève le corps, soit à l'ensemble des fonctionnaires de catégorie A. Source :www.fonction-publique.gouv.fr
Interview de Michèle Metoudi

Interview de Michèle Metoudi

Professeur d'EPS en lycée, ensuite professeur à l'INSEP(4), à la mission documentation, puis à la mission recherche (en sociologie du sport), et à la mission formation (formation des professeurs d'EPS et des professeurs de sport). Elle est devenue ensuite Professeur des universités (sociologie de l'éducation) et Directrice-adjointe de l'IUFM de Paris (chargée de la formation de formateurs et de la recherche). Elle est partie à la retraite en 2011.
Être inspectrice générale » c'est quoi ?
Les deux missions principales sont :
  • le suivi de la politique éducative, des enseignements, du fonctionnement pédagogique des établissements, et particulièrement le suivi des réformes,
  • la réalisation d'études thématiques, de travaux de réflexion transmis au ministre qui lui permettent d'orienter et d'organiser la politique qu'il veut mettre en œuvre.
L'inspecteur général, s'assure du bon fonctionnement de l'école et plus spécifiquement d'une discipline. Il en rend compte au ministre afin de maintenir et l'égalité des chances par rapport à l'enseignement de cette discipline.
Un mot-clé pour décrire votre fonction ?
Le mot « veilleur » : être inspectrice générale, c'est exercer une mission de veille permanente, une veille pour informer le ministre et son cabinet, d'une part et, d'autre part, une veille pour vérifier : vigilance au niveau des types de formation, des contenus de formation, des programmes, des méthodes pédagogiques et des moyens employés pour mettre en œuvre la politique éducative. Le contrôle effectif de l'application des directives nationales est l'une de nos missions. Par ailleurs, et cela tient une part importante dans leur action, les IG formulent des avis et propositions. Ils impulsent les actions éducatives sur le terrain afin de soutenir et accompagner la mise en place des réformes.
Quelle est la réalité de cette mission de « veilleur » ?
Je me rends dans les établissements scolaires pour voir si les programmes sont appliqués, si les dispositifs mis en place au niveau national posent des difficultés ou au contraire s'ils sont synonymes de réussite pour les élèves. Afin que tout le territoire soit couvert j'exerce ses responsabilités dans certaines académies au sein de collèges académiques représentant l'ensemble des disciplines d'enseignement, à l'instar de tous mes collègues.
À la suite des visites de ces académies, des constats sont dressés lesquels expriment à la fois les facteurs qui freinent l'application de telle ou telle mesure mais aussi ce qui peut ne pas être conforme à ce qui a été décidé par le ministre. Ces avis sont transmis au ministre sous forme de notes (états des lieux ou notes d'alerte, selon les cas) ; quand il s'agit d'études lourdes, demandant un long temps d'investigation, des notes d'étape sont rédigées rendant compte de l'avancée des travaux et livrant des données partielles.
Travaillez-vous avec l'Inspection générale de l'Administration de l'Éducation nationale et de la Recherche (IGAENR) ?
Effectivement, un IG peut être amené à intervenir à tout moment sur des missions particulières au sein d'une équipe de l'IGEN, mais aussi en collaboration avec l'IGAENR sur des thèmes d'actualité. En ce moment, par exemple, des inspecteurs généraux du groupe Éducation Physique et Sportive sont sollicités pour enrichir la réflexion sur les rythmes scolaires ; tout en répondant à la problématique générale, ils font un zoom sur la place de l'éducation physique et réfléchissent à la meilleure intégration de la discipline dans le temps scolaire pour favoriser la réussite des élèves.
Pouvez-vous décider de travailler sur une thématique particulière ?
Oui, les groupes disciplinaires peuvent se saisir d'une problématique particulière et rendre compte au ministre de leurs travaux. Ce fut récemment le cas quand le groupe EPS s'est saisi de la question du « savoir nager » : il s'agissait de savoir le plus précisément possible où en est la population des élèves quant à cette compétence inscrite dans le socle commun. Dans la même logique, le groupe Éducation Physique et Sportive pourrait, dans un avenir proche, travailler avec le groupe Sciences et Vie de la Terre, autour des thématiques de la santé et de la sédentarité des élèves.
Vous avez évoqué le groupe EPS, le groupe « Sciences et Vie de la Terre », les inspecteurs généraux sont répartis en groupes ?
Oui, en 14 groupes : douze groupes disciplinaires(5) qui correspondent aux matières enseignées dans les lycées et collèges et deux groupes de spécialités : celui de « l'enseignement primaire » et le groupe « établissement et vie scolaire ».
Qui sont les « Doyens » de l'Inspection générale ?
Les travaux de chacun des groupes disciplinaires sont coordonnés par un Doyen. En ce qui concerne le groupe EPS, le Doyen est actuellement M. Jean-Pierre Barrué. L'inspection générale est dirigée par un Doyen général. Celui-ci, nommé par le ministre, anime et organise les activités de l'ensemble de l'IGEN. Il réunit des doyens des 14 groupes tous les mois pour échanger et faire le point sur les travaux disciplinaires et de spécialité. Le Doyen de l'inspection générale est actuellement M. Jean-Yves Daniel.
Dossier réalisé par Frédérique Thomas, professeur agrégée, docteur en STAPS,
Université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand II, mise à jour avril 2013.
(4)Institut national du sport de l'expertise et de la performance