Les personnels de santé
Le médecin scolaire
→ Dans tous les établissements scolaires : de la maternelle au lycée
Le médecin scolaire est l'interface, entre les élèves, la famille, l'institution scolaire et le monde médical. Ses missions sont définies par la circulaire n° 2001-013 du 12 janvier 2001 et s'exercent dans le respect du secret médical.
En sa qualité de référent en matière de santé, il a un rôle de conseiller technique en prévention individuelle et collective dans son secteur géographique d'intervention. Celui-ci comprend un ou plusieurs lycées, des collèges et les écoles qui s'y rattachent. Chacun d'entre eux est relié à un centre médico-scolaire.
Le médecin scolaire a de multiples missions comme le dépistage des difficultés des élèves, les problèmes et les pathologies pouvant gêner leur scolarité. Il est également attentif à la construction de la personnalité des enfants et des adolescents comme à leur santé physique et psychique. Il procède aux examens médicaux, vérifie si les vaccinations obligatoires sont à jour. Il indique un certain nombre d'orientations à prendre sur le rythme de vie des élèves, la nutrition, le sommeil, les loisirs.
- Il est immédiatement informé en cas de toxi-infection alimentaire ou de maladies contagieuses et il organise sous l'autorité sanitaire de la DASS(3) des enquêtes et des actions de prévention. Il intervient en urgence auprès des enfants ou adolescents en danger, victimes de maltraitances physiques, psychiques ou de violences sexuelles. Lié au secret professionnel, il offre un cadre sécurisant d'écoute, a compétence pour rédiger un certificat descriptif des lésions organiques ou des troubles psychologiques liés à une situation de maltraitance.
- Il accompagne l'enfant ou l'adolescent dans sa recherche d'aide ou de soutien et assure le lien avec les acteurs institutionnels de l'Éducation nationale, hors Éducation nationale et avec les associations dans le respect du secret professionnel.
- Il peut intervenir auprès des familles dans une relation d'aide et apporte les conseils utiles de bilan, soins, prises en charge, aide à la parentalité. Médecin de santé publique, il conduit ou initie des programmes ou des actions d'éducation pour la santé en tenant compte des spécificités de l'établissement ou de l'école, des orientations nationales, régionales et départementales de santé publique.
© Goodshoot
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En outre, le médecin scolaire peut organiser une visite sanitaire des locaux, de la cour de récréation, des aires de jeux ou autres lieux et peut contribuer à l'amélioration des conditions de travail des élèves et des personnels : éclairage, ambiance sonore, bureaux et postures, etc.
Enfin, il a un rôle de formateur auprès des enseignants dans son domaine propre de la santé physique et psychique et de l'interaction de la santé sur la scolarité. Il apporte les conseils techniques utiles aux enseignants, directeurs d'école, chefs d'établissement et familles.
Ces missions et actions sont au centre des dispositifs de santé pour les élèves, mais un rapport rédigé en 2004
(4), soulignait que
« dans les académies visitées la majorité des médecins du service de santé en faveur des élèves n'assurent plus directement l'éducation à la santé. Leurs missions prioritaires centrées sur le suivi du développement de l'enfant à l'école primaire et en particulier le dépistage précoce des troubles ainsi que des situations d'urgence liées à la maltraitance, ne leur permettent plus d'être des acteurs de l'éducation à la santé même s'ils sont formés pour en être les promoteurs. » L'infirmière scolaire
→ Principalement affectée dans l'enseignement secondaire, elle peut couvrir, dans un secteur donné, les écoles et établissements d'enseignement secondaire ne disposant pas d'une infirmière en permanence.
Diplômée d'État, l'infirmière scolaire appartient à un corps particulier du ministère de l'Éducation nationale. Elle exerce son activité dans le cadre des décrets qui régissent sa profession (règles professionnelles et actes professionnels) et est présente au quotidien dans l'environnement des élèves.
Elle organise le suivi de l'état de santé des élèves en complément des visites médicales obligatoires en vue de repérer les difficultés éventuelles de santé ou les élèves fragilisés (élèves signalés lors du bilan de la 6e année ou en cours de scolarité comme étant en situation de fragilité). À l'occasion de ce suivi, elle effectue les examens biométriques, le dépistage des troubles sensoriels, la vérification des vaccinations.
L'infirmière scolaire participe dans le cadre de la mission éducative de l'école à la formation des jeunes. Elle les aide à améliorer leur capacité de mettre en valeur leur propre santé par des choix de comportements libres et responsables devant les problèmes de santé publique et de société. Elle agit au sein de l'équipe éducative comme conseiller en matière de santé, pour une prise en charge globale de l'élève.
Elle aide l'élève à construire son projet professionnel et personnel en collaboration avec les autres membres de l'équipe éducative (enseignants, conseillers d'éducation, d'orientation, assistants sociaux, médecins). Elle porte une attention toute particulière aux élèves en difficulté et favorise l'intégration scolaire des jeunes handicapés et des jeunes atteints de maladies chroniques.
Lorsqu'un élève se blesse, il lui appartient d'évaluer le degré de gravité du cas et de donner les soins d'urgence. Sa responsabilité professionnelle est engagée par la décision qu'elle est amenée à prendre.
Finalement sous la responsabilité du chef d'établissement elle a un rôle de conseiller, de « référent » santé, un rôle relationnel et éducatif important.
Enfin elle met en place des actions permettant d'améliorer la qualité de vie des élèves en matière d'hygiène, de sécurité et d'ergonomie. Dans ce cadre, elle porte une attention particulière à l'hygiène des locaux scolaires, notamment les ateliers, les internats, les installations sanitaires.
L'infirmière contribue dans son domaine de compétence à la formation initiale et continue de l'ensemble des personnels de l'Éducation nationale, en particulier en matière de secourisme, de gestes et de postures dans le travail, d'ergonomie. Elle peut également être intervenante comme formateur sur des thématiques telles que l'éducation à la sexualité, les addictions, les comportements à risques…
© Alexandre GIRAUD / MAIF
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Son rôle éducatif
Les actions d'éducation à la santé visent à rendre l'élève responsable, autonome et acteur de prévention. Elles permettent également de venir en aide aux élèves manifestant des signes inquiétants de mal-être dont les raisons peuvent être diverses : usage de produits licites ou non, absentéisme, désinvestissement scolaire, repli sur soi, conduites suicidaires.
Son rôle technique s'appuie sur les textes suivants :
- Le décret n° 93-221 du 16 février 1993 relatif aux règles professionnelles des infirmières,
- le décret n° 2004-802 du 29 juillet 2004 relatif à l'exercice de la profession d'infirmière et aux actes professionnels. (Parties IV et V du code de la santé publique),
- le BO hors série n° 1 du 6 janvier 2000 : organisation des soins et urgences dans les écoles et établissements,
- la circulaire du 2 mars 1986 : il revient aux chefs d'établissement de mettre en place une organisation qui réponde au mieux aux besoins des élèves et des personnels. Ce dispositif s'appuie sur l'avis technique de l'infirmière.
Les autres intervenants
L'assistant(e) social(e) scolaire
→ Le service social(5) en faveur des élèves concerne l'ensemble des jeunes scolarisés et s'adresse en priorité aux établissements du second degré. Selon la circulaire du 11 septembre 1991, ses missions principales consistent à :
- aider les élèves à construire leurs projets personnels,
- participer à l'orientation et au suivi des élèves en difficulté,
- participer à l'éducation à la vie,
- participer à la prévention et à la protection des mineurs en danger ou susceptibles de l'être et apporter ses conseils à l'institution en ce domaine,
- contribuer à faire de l'école un lieu de vie.
Pour réaliser les objectifs que lui fixe la loi, l'assistant(e) social(e) scolaire structure sa pratique professionnelle à travers différents actes comme :
La médiation
Il s'agit ici de réunir des individus (membres d'une famille, élèves et professeurs quelquefois de même institution), qui se trouvent en conflit. Ces derniers ne se comprennent pas, la médiation permet de renouer un dialogue rompu ou inexistant et trouver ainsi une solution au problème d'un élève.
L'écoute
L'entretien avec un élève en difficulté vise d'abord et avant tout à diagnostiquer son problème réel afin d'y répondre adéquatement. Si l'assistant(e) social(e) scolaire observe des comportements relevant éventuellement de la pathologie, elle (il) doit alors orienter l'élève vers un thérapeute.
L'assistant(e) social(e) scolaire est pour les élèves et l'ensemble des membres de l'institution une personne-ressource pour l'accès à toutes les informations relevant de la législation et des politiques sociales.
Bien qu'il faille déplorer que l'intervention sociale se déclenche trop souvent après l'apparition du problème, il faut cependant rappeler que l'assistant(e) social(e) scolaire a une fonction majeure de prévention. Par le suivi des élèves, l'aide qu'elle (il) peut leur apporter, l'information dont elle (il) dispose, elle (il) contribue à éviter, dans la mesure de ses moyens, à ce que les fractures familiales ou sociales aient des conséquences trop lourdes sur les jeunes et elle (il) protège, autant que faire se peut, leur scolarité, gage de leur insertion.
Dans l'établissement, le service social en faveur des élèves assure un rôle de médiateur et de conseiller social auprès des élèves et de leur famille, des adultes, de l'établissement scolaire et d'autres administrations et services. À la disposition des élèves et de leurs familles les assistants de service social assurent des permanences régulières dans les établissements.
Au niveau départemental, un conseiller technique de service social sous l'autorité de l'inspecteur d'académie, assure la coordination des assistants sociaux affectés dans les établissements scolaires. Au niveau académique le conseiller technique du recteur coordonne les actions menées dans les départements.
Les membres des réseaux d'aide
→ De l'école maternelle au lycée
Psychologues scolaires, maîtres spécialisés, conseillers d'orientation psychologues
(6).
Psychologues scolaires
Ils contribuent à la prévention des difficultés scolaires
(7) dès l'école maternelle, dans le cadre des réseaux d'aide spécialisée, avec des professeurs des écoles chargés de rééducation et des enseignants spécialisés. Ils participent aux actions de prévention des difficultés scolaires, à l'élaboration du projet pédagogique de l'école, à la conception et de suivi des mesures d'aides individuelles ou collectives et à l'intégration des jeunes handicapés.
En France, 3 500 psychologues scolaires travaillent auprès des écoles maternelles et primaires publiques. Leur champ d'action global s'étend sur tous les enfants scolarisés. En région parisienne, où la demande est forte, le psychologue scolaire couvre à lui seul un secteur de 1 000 à 2 000 élèves, mais il existe de grandes disparités régionales. Et, dans certains départements, le psychologue scolaire peut être amené à couvrir un secteur comprenant jusqu'à 5 000 élèves !
Conseillers d'orientation psychologues
Ils
(8) exercent leur activité sous l'autorité du directeur du centre d'information et d'orientation (CIO) dont ils relèvent. Ils contribuent à l'observation continue des élèves, ainsi qu'à la mise en œuvre des conditions de leur réussite scolaire. Ils participent à l'élaboration ainsi qu'à la réalisation des projets scolaires, universitaires et professionnels des élèves.
Le comité d'éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC)
C'est dans le cadre de la loi d'orientation sur l'école que le décret n° 85-924 du 30 août 1985 modifié (article 30-3), relatif aux EPLE, inscrit le comité d'éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC). Celui-ci s'intègre au pilotage de chaque établissement scolaire du second degré et s'inscrit dans à la politique globale de réussite de tous les élèves. Ses missions sont redéfinies et centrées sur la citoyenneté, sa composition clairement précisée, le partenariat organisé en fonction des problématiques éducatives à traiter.
Le CESC constitue une instance de réflexion, d'observation et de veille qui conçoit, met en œuvre et évalue un projet éducatif en matière de prévention, d'éducation à la citoyenneté et à la santé, intégré au projet d'établissement.
Le CESC, présidé par le chef d'établissement, comprend : les personnels d'éducation, sociaux et de santé de l'établissement, des représentants des personnels enseignants, des parents et des élèves désignés par le chef d'établissement sur proposition des membres du conseil d'administration appartenant à leurs catégories respectives, les représentants de la commune et de la collectivité de rattachement au sein de ce conseil. Il peut associer à ses travaux les partenaires compétents susceptibles de contribuer utilement à la politique.