Enseigner la route aux plus jeunes
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Introduction

Introduction

Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 6 000 jeunes de moins de 15 ans sont victimes d'un accident de la circulation chaque année. Qu'on se le dise, la sécurité routière concerne tout le monde, aussi bien les adultes que les enfants.
Voici un rappel sur l'utilité d'un tel enseignement, suivi d'un récapitulatif sur les réflexes et les comportements à adopter. Enfin petit tour d'horizon du site l'école de la route, dispositif pédagogique mis en ligne pour tous. Attachez votre ceinture, on démarre !
© Anne Van Der Stegen / MAIF
Il est capital d'enseigner la route aux plus jeunes. Indispensable également d'intégrer le fait que les enfants ne perçoivent et n'analysent pas les situations avec l'acuité des adultes. Ils éprouvent en effet, des difficultés à repérer l'origine des sons, à évaluer les distances, leur champ visuel est limité… Autant de critères qui peuvent rendre leurs déplacements très dangereux dans un environnement complexe qui exige en permanence attention et capacités d'adaptation.
Comment procéder à un tel apprentissage ?

Comment procéder à un tel apprentissage ?

Faites le test autour de vous : les accidents liés à la route sont la première cause d'inquiétude des parents. Effrayer sa progéniture ne la protège pas forcément ni ne dicte les bons réflexes. Prévention MAIF trouve préférable d'impliquer et de sensibiliser les enfants à cet environnement lors de chaque déplacement, et ce, dès leur plus jeune âge. Expliquer, calmement et sûrement, chacune de ses décisions que l'on soit piéton, conducteur, cycliste, contribue à montrer les comportements les plus sûrs, et à mettre son petit sur la voie de l'autonomie.
Un enfant ne peut faire qu'une seule chose à la fois. Par exemple, sur le chemin de l'école, s'il veut rejoindre un de ses camarades de l'autre côté de la rue, il ne pense pas toujours à regarder avant de traverser, guidé par son empressement. Par ailleurs, il n'est pas en mesure de repérer un bruit (gauche, droite, devant, derrière) avant l'âge de 7 ou 8 ans. C'est seulement aux alentours de 11 ou 12 ans qu'il se montre apte à jauger la circulation.
Il est donc extrêmement délicat pour un enfant de savoir d'où viennent exactement les différents types de danger. Néanmoins, certaines méthodes peuvent l'aider à les anticiper. Première base de l'éducation routière : expliquer simplement comment marcher sur le trottoir ou traverser la rue. Puis, lui apprendre à vérifier que la route est dégagée avant de passer, même si « le bonhomme est vert ». Ces informations peuvent paraître superflues. Mais un tiers des accidents impliquant un piéton se produit pourtant sur un passage pour piétons… Il ne suffit donc pas d'apprendre aux plus jeunes à traverser « dans les clous ».
Les bambins prennent leurs parents comme modèle. Un bon enseignement commence par un comportement irréprochable. Un adulte qui ne regarde pas avant de traverser, ou qui ne respecte pas le Code de la route en voiture, peut amener ses enfants à reproduire ses mauvaises habitudes. Mais au fait, quelles sont les bonnes habitudes ?
Ce qu'enfants et parents doivent savoir

Ce qu'enfants et parents doivent savoir

Voir et être vu, tel pourrait être le maître mot de la sécurité de l'enfant. Ce dernier doit toujours se rendre visible. Les voitures en stationnement lui bouchent la vue, autant qu'elles l'empêchent d'être vu des usagers de la route. Avant de traverser, il doit donc s'avancer de quelques pas jusqu'à la limite des voitures stationnées, afin d'être perçues par les conducteurs, et ne s'engager qu'après s'être assuré qu'il a été vu. L'enfant, en effet, peut confondre voir et être vu !
Même sur un trajet que l'on connaît par cœur, il faut rester concentré sur ce qui se passe autour de soi, et respecter les consignes de sécurité. Attention, l'enfant doit être attentif lorsqu'il est accompagné, et l'adulte ne doit pas relâcher sa vigilance. Selon une étude de l'Inrets (Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité), 27 % des accidents dont sont victimes les plus jeunes en tant que piétons se sont produits en présence d'un adulte.
Rappelons aussi que la rue n'est pas un terrain de jeux. L'enfant doit apprendre à jouer dans des lieux appropriés : squares, terrains de sport, et non sur le trottoir ou la chaussée, afin de ne pas gêner les autres usagers ou se mettre en danger.
Le chemin le plus court n'est pas forcément le plus sûr : il est donc recommandé aux parents de faire emprunter la voie la plus sécurisée, celle qui présente le moins de risques, même si cela l'oblige à faire un détour. Très important également : un enfant pressé est un enfant en danger. Ce dernier ne doit pas courir sur le trajet. Il doit partir assez tôt pour ne pas être en retard.
Pour n'importe quel trajet, une bonne orientation est plus sécurisante. Si l'on ne trouve pas son chemin, on panique et on perd les bons réflexes. Afin d'apprendre à se repérer, il est indispensable de se familiariser avec chaque nouvel itinéraire et ses dangers potentiels en étant accompagné. De nombreux spécialistes appellent à une mise en situation afin d'habituer les plus jeunes et de limiter les risques.
Autre danger : le vélo. À l'heure des questions écologiques, la pratique du vélo est de plus en plus fréquente. Il est préférable de rouler sur les voies et les pistes lorsqu'elles existent, surtout si la circulation est dense. Afin de réduire la gravité des accidents et mieux se protéger, le casque s'impose. L'INVS(1) nous apprend que les protections à vélo divisent par trois le risque de blessures sérieuses.
(1)Institut national de veille sanitaire.
La route à l'école

La route à l'école

Sensible à cette problématique du quotidien depuis de nombreuses années au travers des actions de l'association Prévention MAIF et des études soutenues par la Fondation MAIF, la MAIF a mis en place un dispositif pédagogique. Ainsi, le site gratuit et ouvert à tous « École de la route » répond aux besoins des enseignants, des enfants, des adolescents et de leurs familles sur les questions d'éducation à la sécurité routière. Cet espace met à la disposition de chacun des outils qui facilitent les apprentissages de la maternelle au collège tout en sensibilisant et mobilisant les élèves. Ainsi, un socle de comportements sûrs et responsables se solidifie progressivement par le développement d'une culture du risque et du sens des responsabilités, tant individuelles que collectives.
Ce site s'adresse aux enseignants du primaire pour les aider à mettre en œuvre l'attestation de première éducation à la route (cycle 1, puis cycle 2), ainsi qu'aux enseignants et aux élèves des collèges pour les aider à préparer les épreuves des ASSR(2). Les ressources proposées permettent de structurer les apprentissages sur la sécurité routière, tout en répondant aux objectifs des programmes scolaires.
Toujours dans une volonté d'être le plus large et le plus complet possible dans les thématiques de sécurité routière, l'association Prévention MAIF a mis en place le permis piéton. Le principe repose sur la responsabilisation des écoliers lors de déplacements piétonniers, dès l'école primaire. Enfin, dans un même objectif, s'est créée l'initiative du permis cycliste. Il s'agit d'inculquer les règles d'une pratique prudente et responsable du vélo aux plus jeunes, de manière à ce que l'usage croissant de ce mode de déplacement n'ait pas pour conséquence l'augmentation des accidents. On est bien d'accord !
Dossier réalisé par la MAIF, février 2013.
(2)Attestation scolaire de sécurité routière.
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