Le redoublement
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Si le sujet porte sur la décision de faire redoubler un élève, il vous faudra prendre position sur cette décision : est-ce que cette solution est juste ? Efficace ?
L'introduction pourra porter sur la richesse des travaux scientifiques qui portent sur ce sujet depuis plusieurs années et sur la difficulté à trouver des solutions pour ces enfants en difficulté.
L'exposé pourra être structuré autour d'une réflexion minimale mais argumentée sur cette procédure dont l'inefficacité semble attestée mais qui perdure cependant.
Depuis une vingtaine d'années et la mise en place de la politique des cycles, la pratique du redoublement a diminué mais elle reste encore très fréquente. Et ce, alors que de nombreuses études menées en France et à l'étranger démontrent son caractère néfaste, surtout quand celui-ci a lieu de façon précoce dans la scolarité des enfants. En particulier au cycle II, il augmenterait le risque d'échec scolaire et de sortie de l'Éducation nationale sans qualification ni diplôme. En outre, le redoublement affecte négativement la motivation et les comportements des élèves en les stigmatisant.
La deuxième partie pourra insister sur le fait que, depuis 2005 et « la loi d'orientation et de programme pour l'avenir de l'école », un système a été mis en place qui limite les pouvoirs des enseignants quant aux décisions de redoublement (dans les classes de fin de cycle si la décision n'est pas acceptée par les parents, l'appel est possible).
Pour autant, la mise en place d'un PPRE peut constituer une aide individualisée, qui même s'il n'est pas un substitut au redoublement, aidera les élèves en difficulté. Les dispositifs de soutien décidés dans les conseils de cycles évitent tant que faire se peut les redoublements.
La conclusion insistera sur les capacités d'innovation et de création dont dispose un enseignant en contact direct avec son élève pour l'aider. Le candidat pourra se positionner en rappelant que la solution du redoublement n'est pas efficace.
À noter : tout redoublement doit entraîner la mise en place d'un PPRE, mais ce dispositif a surtout vocation d'agir avant de prendre une décision de redoublement.
Principaux textes :
  • La loi d'orientation et de programme pour l'avenir de l'école du 23 avril 2005 prévoit dans son article 16, intégré au code de l'Éducation par l'article L. 311-3-1, qu'« à tout moment de la scolarité obligatoire, lorsqu'il apparaît qu'un élève risque de ne pas maîtriser les connaissances et les compétences indispensables à la fin d'un cycle, le directeur d'école ou le chef d'établissement propose aux parents ou au responsable légal de l'élève de mettre en place un programme personnalisé de réussite éducative ».
  • Le BOEN n°31 du 31 août 2006 précise tous les aspects de la mise en œuvre des PPRE : « Le programme personnalisé de réussite éducative (PPRE) insiste dans sa dénomination même sur la dimension de programme : il est constitué d'une action spécifique d'aide et, le cas échéant, d'un ensemble d'autres aides coordonnées. Pour en garantir l'efficacité, cette action spécifique est intensive et de courte durée. »
  • Extrait de la circulaire de rentrée 2010 : « Le Programme personnalisé de réussite éducative (PPRE) est le cadre de mise en cohérence des actions d'aide. Il s'appuie sur des objectifs précis, des évaluations régulières, une participation active de l'élève et de sa famille. La personnalisation ne s'oppose pas aux interactions qui favorisent les apprentissages dans le groupe, pas plus qu'elle ne s'oppose à la dynamique collective que crée le maître dans son enseignement avec tous les élèves de la classe. Cette différenciation implique l'engagement du maître de la classe ainsi que la mobilisation d'une équipe pédagogique animée par le directeur de l'école. Elle doit rendre très exceptionnel le recours au redoublement. »
À lire :
Marie Duru-Bellat, L'Inflation scolaire : Les désillusions de la méritocratie, Seuil.
Nathalie Bulle, L'École et son double, Hermann.
Denis Meuret, « Le redoublement est-il efficace ? » (extrait du cours 2007-2008 d'économie de l'éducation, en Licence de sciences de l'éducation à l'Université de Bourgogne), IREDU.