L'EPS au collège et au lycée
L'enseignant d'EPS est un enseignant particulièrement qualifié. Il doit transmettre son savoir et par conséquent doit posséder un sens de la pédagogie adapté à sa discipline. Il choisit les disciplines sportives qu'il souhaite enseigner en fonction des exigences pédagogiques du programme.
L'enseignant d'EPS est investi d'une forme particulière de responsabilité dans la mesure où il doit veiller à ce que ses élèves pratiquent le sport en toute sécurité
(1). Il doit constamment s'assurer de la sécurisation des infrastructures, surtout lorsqu'il enseigne des activités dites « à risque » (gymnastique, escalade, équitation, sports de combat…). Par ailleurs, il doit connaître les dispositions à prendre en cas d'accident.
La formation est analogue à toutes les formations menant au métier d'enseignant : après une licence STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives), il faut suivre la formation du master MEEF spécialisée dans les métiers de l'enseignement de l'éducation et de la formation. La formation intègre, dans ses enseignements orientés vers la pratique du métier, une préparation au concours. Ce concours, difficile, est en fait le Capes d'EPS (le CAPEPS). En 2023, au concours externe, 2 746 candidats se sont présentés pour 670 postes offerts (24,4 % de réussite). La réforme en cours de la formation initiale des enseignants prévoit toutefois de déplacer les concours (CAPES et CAPEPS) en fin de licence (Bac+3) dès la session 2026.
Le service d'un enseignant d'EPS
(2) ne doit en aucun cas être supérieur à 6 heures par jour (arrêté du 24 août 1976). La survenue d'un accident durant une septième heure de cours (où l'on peut comprendre qu'en raison de la fatigue la vigilance de l'enseignant diminue) pourrait engager la responsabilité de l'enseignant et celle du chef d'établissement
Au collège et au lycée, les élèves reçoivent un enseignement obligatoire d'éducation physique et sportive hebdomadaire tout au long de leur scolarité.
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Au collège
Trois objectifs généraux :
- Le développement et la mobilisation des ressources individuelles favorisent l'enrichissement de la motricité : les activités du programme permettent le développement et la mobilisation des aptitudes et des ressources de chaque élève.
- L'éducation à la santé et à la gestion de sa vie physique et sociale : la prise ne compte de la santé s'envisage de plusieurs manières : physique, psychique, et sociale.
- L'accès au patrimoine de la culture physique et sportive : le collégien vit des expériences corporelles variées, il accède à une culture critique et réfléchie des APSA.
Compte tenu des caractéristiques et des spécificités des élèves, quatre compétences propres à la discipline sont retenues :
- produire une performance optimale, mesurable à une échéance donnée ;
- adapter ses déplacements à des environnements variés ;
- s'exprimer devant les autres par une prestation artistique et/ou acrobatique ;
- conduire et maîtriser un affrontement collectif ou interindividuel.
En référence au socle commun, quatre compétences méthodologiques et sociales sont identifiées :
- agir dans le respect de soi, des autres et de l'environnement par l'appropriation de règles ;
- organiser et assumer des rôles sociaux et des responsabilités par la gestion et l'organisation des pratiques et des apprentissages : installer, utiliser, ranger le matériel, recueillir des informations, travailler en équipe et s'entraider ;
- se connaître, se préparer, se préserver par la régulation et la gestion de ses ressources et de son engagement
- savoir utiliser différentes démarches pour apprendre à agir efficacement : observer, identifier, analyser, apprécier les effets de l'activité, évaluer la réussite et l'échec, concevoir des projets.
Pour construire les compétences du programme, il est nécessaire de s'appuyer sur des activités physiques et sportives. Pour chacune, deux niveaux d'exigence : le niveau 1 correspond à une activité enseignée pendant au moins 10 heures de pratique, le niveau 2 à un enseignement d'au moins 20 heures de pratique effective.
Dans chaque académie, le recteur arrête une liste d'activités physiques correspondant aux réalités et aux particularités régionales et publie les fiches complètes. Le nombre d'activités de la liste académique ne peut excéder le tiers de la liste nationale. En outre une activité et une seule peut être spécifique à l'établissement ; le choix de celle-ci, justifié par le projet EPS, est validé par l'inspection pédagogique régionale. Enfin le « savoir nager » est une priorité nationale : c'est une maîtrise du milieu aquatique qui ne doit pas être confondue avec la natation sportive.
Le projet pédagogique EPS
Il s'inscrit dans le projet pédagogique de l'établissement dont il prend en compte les axes principaux. Ce projet est obligatoire et relève de la responsabilité de l'ensemble de l'équipe de la discipline. Il précise la mise en œuvre locale du programme national et s'appuie nécessairement sur une analyse très fine du contexte d'enseignement. C'est un outil collectif de travail qui alimente les prises de décisions et assure la cohérence du parcours de formation des élèves.
Pour construire toutes les compétences du programme et assurer la diversité de l'offre de formation, huit groupes d'activités doivent être programmés.
En 2023-2024, 700 collèges répartis dans tous les départements ont mis en place deux heures de sport en plus sur le temps périscolaire, en complément de l'éducation physique et sportive (EPS). Depuis la rentrée 2024, le dispositif a été recentré sur les réseaux d'éducation prioritaires afin de cibler les publics qui en ont le plus besoin. Il concerne plus de 570 000 collégiens (chiffres de l'EN, novembre 2024).
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Au lycée
Les enseignements du lycée doivent permettre de définir les contours d'une culture commune et de répondre à la diversité de la demande des élèves. Sont proposés des enseignements qui permettent aux élèves de :
- diversifier ou approfondir des APSA,
- se spécialiser.
Les enseignements ne doivent pas se résumer à la certification : la construction d'un citoyen sportif, lucide et autonome, finalité du lycée, passe par une EPS équilibrée et diversifiée. Tous les enseignements sont fédérés autour d'une formation corporelle générale fondée sur l'acquisition d'une culture physique, sportive et artistique.
Comme les autres disciplines, l'EPS participe aux missions définies pour le lycée : accès au patrimoine culturel et développement des capacités de jugement, acquisition de savoirs fondamentaux sans lesquels les lycéens ne pourraient devenir des citoyens responsables et ouverts. La finalité de l'EPS est ici de former par la pratique des APSA un citoyen responsable de la conduite de sa vie corporelle pendant la scolarité et tout au long de la vie. L'apport de cette discipline à la formation globale est particulier, original et irremplaçable. Son enseignement fait vivre à tous les élèves des expériences corporelles collectives et individuelles qui permettent la réalisation de soi. Les lycéens doivent apprendre à s'engager dans l'activité, à prendre des risques et à contrôler leurs engagements, à développer leurs ressources pour acquérir une meilleure connaissance de leurs possibilités.
La
classe de seconde correspond à un moment de stabilisation des connaissances et des compétences acquises au collège, mais elle constitue aussi un temps de réflexion sur les choix d'orientation.
Le
cycle terminal correspond à un moment d'acquisition de connaissances plus approfondies des activités physiques choisies.
Tous les lycéens suivent un enseignement obligatoire d'EPS de deux heures par semaine. Une option facultative de trois heures hebdomadaires est proposée dans de nombreux établissements : elle permet aux élèves volontaires d'approfondir certaines pratiques.
Depuis 2021, un enseignement de spécialité intitulé « Éducation physique, pratiques et culture sportives » (EPPCS) est proposé au lycée général : il inclut 4 heures hebdomadaires en classe de première et 6 heures en terminale.
L'épreuve d'EPS au bac
Les élèves candidats aux baccalauréats général et technologique des lycées d'enseignement publics et des lycées d'enseignement privés sous contrat bénéficient, pour l'éducation physique et sportive, d'un contrôle en cours de formation
(3). Ceux qui ne bénéficient pas de contrôle en cours de formation sont évalués lors d'un examen ponctuel terminal.
Le contrôle en cours de formation de l'enseignement obligatoire d'éducation physique et sportive porte sur trois épreuves. Celles-ci sanctionnent différents types de compétences attendues dans trois activités physiques, sportives ou artistiques enseignées au cours de l'année de terminale.
La réforme du bac de 2021 a renforcé l'importance du contrôle continu, incluant des évaluations sur plusieurs années du cycle terminal (première et terminale).
L'EPS au bac : les textes
- Arrêté du 9 avril 2002 et BO n° 18 du 2 mai 2002 (modalités d'évaluation) modifié par arrêté du 15 juillet 2004, BO n° 30 du 29 juillet 2004.
- Note de service n° 2002-131 du 12 juin 2002 et BO n° 25 du 20 juin 2002.
- Liste nationale d'épreuves et référentiel national d'évaluation à compter de la session 2009 : note de service n° 2007-137 du 2 août 2007 et BO n° 31 du 6 septembre 2007.
- Liste des couples d'activités pour l'épreuve ponctuelle terminale : note de service n° 2007-116 du 16 juillet 2007 et BO n° 29 du 26 juillet 2007.
- Arrêté du 16 juillet 2018 relatif aux modalités d'organisation du contrôle continu et de l'épreuve terminale d'éducation physique et sportive au baccalauréat général et technologique.
- Note de service n° 2018-092 du 18 juillet 2018 précisant les modalités d'évaluation des candidats au baccalauréat à compter de la session 2021.
- Arrêté du 21 décembre 2011 modifié, consolidant les dispositions relatives au contrôle en cours de formation (CCF) et à l'épreuve terminale.
- Note de service du 24 mars 2022, précisant les modalités d'évaluation de l'épreuve terminale de la spécialité « Éducation physique, pratiques et culture sportives » en voie générale, applicable depuis la session 2023.