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« Attention à ne pas faire des jeunes nos ennemis intérieurs… »
Maryse Esterle-Hedibel

• La violence est un sujet délicat qui renvoie à une problématique personnelle et collective. La question de sa gestion exclut toute réponse standardisée. Toutefois, la réalité (ou les médias ?) attribue à cette problématique une dimension récurrente voire amplificatrice.
• La notion de violence est hautement subjective. Que recouvre concrètement ce terme ? Ce qui semble être un acte de violence pour une personne ne le sera pas pour une autre ; ce qui nous semble aujourd'hui un acte de violence ne sera peut-être plus qualifié comme tel demain. En fonction du temps, de l'espace, du groupe social d'appartenance, la conception de la violence varie considérablement. La notion de violence n'est pas une, mais multiple autant que le niveau de conscience de chacun face à la violence de l'autre.
• On dit souvent que les jeunes en difficulté n'ont pas de repères, qu'ils n'acceptent aucunes règles. Mais quelle expérience ces jeunes ont-ils éprouvée dans le contact des adultes ? Ne tentent-ils pas de s'en protéger, soit en les évitant et en n'en faisant qu'à leur tête, soit en exprimant une agressivité qui répond à celle, supposée, de l'adulte ? La violence agie est souvent, au départ, une violence subie. Comment faire intégrer à des jeunes une loi qui est contredite par leur expérience vécue ?
• Certaines situations de conflit sont effectivement très difficiles à vivre. Et, parfois, nous sommes tentés par le tout répressif. Il est alors essentiel de se demander ce qui s'est passé, de prendre la mesure du fait que les jeunes revendiquent davantage, parfois, dans une logique de rapports de force. Se focaliser sur leurs actes violents ne nous fait-il pas écarter le reste ? Leur violence ne doit pas nous faire oublier leur histoire.
• La violence doit toujours être analysée en fonction, également, des facteurs symboliques.