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Introduction

Introduction

Historiquement, les lois de 1882 fixaient la semaine scolaire à cinq jours, libérant le jeudi pour l'éducation religieuse. Depuis, le jeudi a été remplacé par le mercredi, puis la possibilité a été donnée de reporter les cours du samedi au mercredi, libérant ainsi deux jours consécutifs en fin de semaine. Avec la semaine de quatre jours, le rythme s'organisait autour de deux jours de classe, un jour de repos, deux jours de classe, deux jours de repos.
Le système scolaire français comptait auparavant l'un des plus grands nombres d'heures de cours en Europe et ces heures étaient réparties sur un nombre de jours de classe parmi les plus bas, avec comme conséquence des journées de cours longues pour les élèves. Ce rythme générait fatigue et stress et avait des conséquences sur les résultats des élèves et sur le climat qui régnait dans les établissements scolaires.
Avec le décret n° 2013-77 du 24 janvier 2013, une nouvelle organisation du temps scolaire est arrêtée dans les écoles maternelles et élémentaires publiques. De nouveaux rythmes scolaires sont donc mis en place, consacrant, sauf dérogation, le mercredi matin à une demi-journée d'enseignement.
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L'organisation du temps scolaire : les textes

L'organisation du temps scolaire : les textes

Le temps scolaire est régi par des principes nationaux qui déterminent le nombre de semaines de travail.
L'article L. 521-1 du Code de l'Éducation précise : « l'année scolaire comporte au moins 36 semaines réparties en cinq périodes de travail, de durée comparable, qui sont séparées par quatre périodes de vacance des classes. Un calendrier scolaire est arrêté par le ministre de l'Éducation nationale pour une période de trois années. »
Le calendrier scolaire national est fixé par le ministère et obéit aux principes suivants :
  • deux semaines complètes de vacances autour de Noël, en février et au printemps, et à la Toussaint ;
  • des semaines civiles complètes : sauf particularités de dates de départ en vacances par zones pour les vacances d'hiver et de printemps, dont les dates varient selon les zones ;
  • les mois de juillet et août entièrement libres d'enseignement avec parfois un léger empiétement sur le mois de juillet.
Afin de tenir compte de situations géographiques ou de circonstances susceptibles de mettre en difficulté le fonctionnement du service public d'enseignement, chaque recteur peut procéder à des aménagements du calendrier scolaire national, sous certaines conditions, pour les établissements d'un département ou d'une académie. Dans ce cas, la journée libérée de cours est impérativement rattrapée. C'est la raison pour laquelle un calendrier dérogatoire est mis en place.
En ce qui concerne le nombre d'heures hebdomadaire, à l'école maternelle et élémentaire, la durée de la semaine scolaire est fixée à 24 heures d'enseignement pour tous les élèves, organisées à raison de 5 heures 30 maximum par jour et de 3 heures 30 maximum par demi-journée les lundi, mardi, jeudi, vendredi et mercredi matin.
Le directeur des services départementaux de l'Éducation nationale (DASEN) peut, par dérogation, donner son accord pour organiser l'enseignement le samedi matin en lieu et place du mercredi lorsque la demande s'avère justifiée.
Au-delà des 24 heures d'enseignement hebdomadaires dispensées à tous les élèves, les enseignants consacrent deux heures par semaine à des activités pédagogiques complémentaires (APC) en groupes restreints : aide personnalisée aux élèves rencontrant des difficultés d'apprentissage, aide au travail personnel ou activité prévue par le projet d'école.
Pour les collégiens, les semaines comportent entre 25 et 28 heures de cours. Au lycée, selon la série et les options choisies, l'enseignement oscille entre 30 et 40 heures par semaine.
Plus d'informations : Rythmes scolaires : éléments de comparaison internationale, ministère de l'Éducation nationale, 2012 — www.refondonslecole.gouv.fr
Et avant ?
  • 1922 : les vacances d'été, d'une durée d'environ 1 mois, sont allongées de 15 jours pour permettre la participation des enfants aux travaux agricoles.
  • 1959 : aménagement de l'année scolaire en trois trimestres équilibrés : 37 semaines de scolarité.
  • 1969 : en primaire, la durée hebdomadaire de la scolarité passe de 30 heures à 27 heures.
  • 1972 : mise en place de trois zones géographiques pour les vacances scolaires, sauf pour les vacances d'été.
  • 1972 : la coupure hebdomadaire est avancée du jeudi au mercredi.
  • 1980 : essai de calendrier en zones pour les vacances d'été.
  • 1986 : principe de l'alternance 7 semaines de classe / 2 semaines de vacances (application durant un an puis retour à trois zones empêchant l'application de ce principe).
  • 1989 : la loi d'orientation Jospin fixe pour objectif le rééquilibrage de la journée, de la semaine, de l'année.
  • 1990 : en primaire, la durée hebdomadaire de la scolarité passe de 27 heures à 26 heures.
  • 2008 : en primaire, suppression de l'école le samedi matin et abaissement de l'horaire hebdomadaire de 26 heures à 24 heures (+ 2 heures d'aide personnalisée pour une partie des élèves).
  • 2013 : en primaire, retour à l'enseignement sur 9 demi-journées, dont le mercredi matin, sauf dérogation ; maintien des 24 heures hebdomadaires, mais organisation des enseignements quotidiens sur un maximum de 5 heures 30.
Les rythmes scolaires : les apports de la chronobiologie

Les rythmes scolaires : les apports de la chronobiologie

La chronobiologie est l'investigation de l'organisation temporelle des êtres vivants, des mécanismes qui la contrôlent et de ses altérations : c'est l'étude des rythmes biologiques. Les êtres humains sont porteurs de rythmes biologiques, physiques et psychologiques. Ils vivent dans un environnement qui, lui-même, est déjà rythmé par la nuit, le jour, les saisons.
Les rythmes biologiques correspondent à des variations des processus physiologiques et psychologiques. Ils sont présents dès la naissance, et se répartissent en trois catégories selon leur période : environ 24 heures (circadiens), inférieure à 24 heures (ultradiens ou rapides), supérieure à 24 heures (infradiens ou lents).
Les rythmes psychologiques peuvent être définis comme les variations périodiques des comportements, de l'activité intellectuelle et de la vigilance. Ces rythmes sont beaucoup plus marqués chez l'enfant : les études des variations des niveaux de vigilance et de performances en milieu scolaire montrent que l'activité intellectuelle des élèves fluctue au cours de la journée et au cours de la semaine(1).
Ces deux types de fluctuations n'ont pas les mêmes causes. Les variations journalières sont surtout liées aux rythmes biologiques de l'enfant, tandis que les fluctuations hebdomadaires résultent davantage de l'influence de l'emploi du temps et des rythmes scolaires.
En ce qui concerne la journée, les études menées par de nombreux auteurs montrent qu'au cours de celle-ci il y a deux alternances de temps forts et de temps faibles dans l'attention et la capacité du traitement de l'information. En réalité on observe une élévation des performances des enfants au fil de la matinée scolaire, suivie d'une chute après le déjeuner, puis à nouveau d'une progression de la vigilance au cours de l'après-midi.
En ce qui concerne la semaine, pour tous les élèves, quel que soit leur âge, la coupure du week-end semble se répercuter négativement sur le lundi en inversant la rythmicité intellectuelle journalière (coupures de rythme, couchés et réveils plus tardifs le week-end).
Toutes les études(2) menées montrent l'importance de l'application et de l'assimilation des données de la chronobiologie et de la chronopsychologie à l'école.
(1)Travaux effectués par Montagner (1983, 1984) ; Montagner et Testu (1996) ; Testu (2000).
(2)Montagner (1983, 1984) ; Montagner et Testu (1996) ; Testu (2000).
L'aménagement des rythmes scolaires : la lutte contre l'échec scolaire

L'aménagement des rythmes scolaires : la lutte contre l'échec scolaire

L'aménagement du temps scolaire peut constituer un moyen de lutter contre l'échec scolaire. En effet le respect des rythmes biologiques permet de respecter l'intégrité physique et psychique de l'élève, d'améliorer l'efficacité de l'enseignement, d'éviter une « inappétence scolaire » et un rejet d'un système où il se sent malmené.
Quelques pistes à investir :
  • tenir compte de la rythmicité de la vigilance pour organiser la journée scolaire : réserver les créneaux horaires définis comme étant les plus favorables (fin de matinée, milieu d'après-midi) à des apprentissages nouveaux nécessitant de l'attention et, à l'inverse, occuper les moments les moins favorables à des activités d'entretien des connaissances ou à caractère plus ludique et artistique ;
  • ne pas placer en début de matinée ou en début d'après-midi des matières fondamentales qui nécessitent une vigilance et un déploiement des capacités cognitives important ;
  • repenser la planification hebdomadaire des emplois du temps. Cette réflexion étant valable pour la planification de toutes les disciplines scolaires, mais également pour le contenu de chaque discipline durant la semaine.
La refondation de l'école de la République

La refondation de l'école de la République

La loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République du 8 juillet 2013 institue les nouveaux rythmes scolaires à l'école à compter de la rentrée scolaire 2014. Elle vise notamment à :
  • favoriser une meilleure continuité des apprentissages au cours de la semaine ;
  • réduire la durée quotidienne d'enseignement jugée trop lourde ;
  • permettre de juxtaposer au temps scolaire obligatoire un temps d'activités complémentaires en groupes restreints, notamment pour l'aide aux élèves en difficulté ;
  • rendre effective la suppression des devoirs écrits à la maison.
Cette loi affiche également la volonté de générer la mise en place d'un projet éducatif de territoire (PEDT), sous la responsabilité des communes, destiné à mieux coordonner les temps péri- et extra-scolaires dans la recherche d'une meilleure complémentarité et d'une meilleure cohérence des activités conduites. Dans cette perspective, une aide financière de l'État est accordée aux communes à raison de 50 euros par élève dès la première année.
L'intention de faire évoluer la durée de l'année scolaire au-delà des 36 semaines dans les prochaines années est également soulignée comme une solution pour mieux adapter l'école aux rythmes de vie et d'apprentissage de l'enfant.
Retrouvez le calendrier scolaire des zones A, B et C sur le site : www.education.gouv.fr.
Dossier réalisé par Frédérique Thomas, professeur agrégée, docteur en STAPS,
Université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand II, mise à jour 2015.
À lire

À lire

  • Autres temps, autre école – Impacts et enjeux des rythmes scolaires, Roger Sue, Marie-Françoise Caccia, Retz, 2012.
  • Des rythmes de vie aux rythmes scolaires, Une histoire sans fin, Claire Leconte, Presses universitaires du Septentrion, 2e édition, 2014.
  • Les rythmes de la vie scolaire, Rapport d'information de l'Assemblée nationale, n° 3028, 8 décembre 2010 — www.assemblee-nationale.fr
  • Rapport 2012 du Haut Conseil de l'éducation, « Tenir compte des rythmes d'apprentissage sans céder sur les exigences », p. 15-16 — www.hce.education.fr