Réforme de la formation pour devenir enseignant

L’École de la République, censée garantir l’émancipation par le savoir et l’égalité des chances, traverse une crise profonde. Les dernières enquêtes internationales révèlent une dégradation inquiétante des acquis des élèves : entre 2018 et 2022, la proportion de jeunes de 15 ans en difficulté de compréhension de l’écrit est passée de 15 % à 25 %, et la France se retrouve en queue de peloton de l’OCDE en mathématiques, aussi bien en CM1 qu’en quatrième.

Parallèlement, la profession d’enseignant perd de son attractivité : depuis le passage du concours à bac+5 en 2021, les inscriptions ont chuté de près de moitié dans le premier degré et de plus d’un cinquième dans le second, avec près de 3 000 postes non pourvus en 2024.

Face à cette situation, l’État met en œuvre une réforme majeure du recrutement et de la formation initiale des enseignants, applicable dès la rentrée 2026. Le concours sera désormais accessible dès bac+3, à la fin de la licence, et non plus après un master. Une licence pluridisciplinaire spécifique, la Licence Professorat des Écoles (LPE), sera créée pour préparer au métier, avec un accent renforcé sur la maîtrise disciplinaire, la didactique et une première approche du terrain via des stages.

Concours de recrutement de professeur des écoles

Pour le CRPE 2026, la structure du concours de recrutement des professeurs des écoles évolue vers un format plus resserré et professionnalisant.

  • Deux épreuves écrites d’admissibilité :

    • Une première épreuve porte sur le français et les mathématiques, pour vérifier la maîtrise des savoirs fondamentaux.

    • Une seconde épreuve évalue les connaissances dans d’autres disciplines : histoire-géographie, EMC, langue vivante, sciences, technologie et arts.

  • Deux épreuves orales d’admission :

    • Un exposé disciplinaire, au choix, en mathématiques ou en français, afin d’évaluer la capacité à structurer et transmettre un savoir.

    • Un entretien de motivation permettant d’apprécier l’engagement, le sens du service public, le potentiel de transmission, ainsi que les connaissances en EPS

Après réussite au concours, les lauréats suivront un master professionnalisant en deux ans, alternant théorie et pratique, avec des responsabilités progressives en classe et une rémunération (1 400 € nets/mois en M1, 1 800 € en M2). En contrepartie, ils devront s’engager à exercer pendant au moins quatre ans.

L’objectif affiché est triple : rendre la profession plus attractive, améliorer la préparation des futurs enseignants, et, in fine, élever le niveau des élèves. Cette réforme entend donc répondre à la crise des vocations sans abaisser les exigences, tout en professionnalisant davantage le parcours de formation et en l’adaptant aux réalités du métier.

Concours de recrutement de conseiller principal d’éducation

Les épreuves du concours pour devenir conseiller principal d’éducation (CPE) seront celles-ci :

  • Deux épreuves écrites d’admissibilité sur les connaissances du candidat sur la politique éducative et sa capacité d’analyse
  • Deux épreuves orales d’admission, une mise en situation et un entretien de motivation à rejoindre le service public d’éducation

Plus d'informations : Réforme de la formation initiale des professeurs