À la rentrée 2025, les priorités pour le lycée fixées par le ministère de l’Éducation nationale s’inscrivent dans la continuité des enjeux de réussite et d’équité auxquels doit répondre l’École dès le premier degré et jusqu’à la fin du secondaire – ambition résumée par un mot d’ordre dans la circulaire de rentrée : « élever le niveau général et donner les mêmes chances à tous ». La consolidation des savoirs fondamentaux, le renforcement de l’éducation à l’orientation, la mise en place de dispositifs pédagogiques pour l’égalité filles-garçons face aux sciences, ou encore les actions en faveur de la santé mentale et du bien-être sont parmi les axes privilégiés pour permettre aux lycéens de s’épanouir dans leur parcours d’apprentissage et la construction sereine de leur avenir. Les principales mesures mises en œuvre pour l’année scolaire 2025-2026 sont présentées ici de façon synthétique.
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La circulaire de rentrée rappelle que le lycée général, technologique ou professionnel a pour mission de garantir l’acquisition des compétences essentielles nécessaires aux élèves pour faire face aux défis contemporains. À cette fin, à partir de juin 2026, une épreuve anticipée écrite de mathématiques sera instaurée en classe de 1re générale et technologique. À l’instar de l’épreuve anticipée de français du baccalauréat, elle doit contribuer à renforcer la place des savoirs fondamentaux dans le parcours des lycéens et à valoriser les compétences acquises. Les modalités fixées sont les suivantes : une épreuve écrite de deux heures, de coefficient 2, composée d’une première partie sur 6 points évaluant la maîtrise des automatismes mathématiques à l’aide d’un QCM et d’une deuxième partie sur 14 points, comprenant trois exercices qui mobiliseront les connaissances et compétences mathématiques.
Dans un souci de transparence et d’équité, le projet d’évaluation du contrôle continu devra être établi par chaque lycée à l’aune des résultats de ses élèves aux dernières sessions du baccalauréat. Les élèves et les familles seront informés des évaluations prises en compte dans le contrôle continu, avec une distinction claire entre les évaluations nécessaires aux professeurs pour mesurer la progression de leurs élèves et celles qui vérifient leur niveau de maîtrise. En décembre, un outil de visualisation des données sera mis en place pour mieux guider le travail des équipes, comme le précise la note de service du 2 juillet 2025.
Au lycée professionnel, un bilan du parcours différencié des élèves de terminale sera conduit dès la fin de la session 2025, de manière à ajuster et améliorer le dispositif. Et pour mieux articuler formation, orientation et insertion professionnelle, chacune des régions académiques, en lien avec les régions, définira des cibles de fermeture et d’ouverture des formations pour les deux prochaines années.
Au lycée comme au collège, pour mieux structurer le parcours d’orientation des élèves, le plan Avenir est mis en place à la rentrée 2025. Les établissements se dotent ainsi d’un « plan pluriannuel d’éducation à l’orientation qui définit des objectifs clairs, assortis d’indicateurs de suivi, et prévoit des actions pédagogiques sur un temps d’enseignement dédié ».
L’application Archipel intégrera les données liées à l’orientation, au choix des enseignements de spécialité en voie générale, et à la poursuite d’études. Ces informations dont disposeront les équipes éducatives devront être présentées en conseil pédagogique, en conseil d’administration et lors des conseils de classe.
Pour sensibiliser les élèves à leurs choix d’orientation et à la découverte du monde professionnel dans un parcours structuré, dès la classe de 5eet jusqu’en terminale, chaque élève suivra un programme d’éducation à l’orientation, avec quatre demi-journées annuelles dédiées à des visites d’entreprises, des moments d’immersion dans des établissements de formation et des rencontres avec des professionnels.
Le rôle clé des professeurs principaux dans l’accompagnement à l’orientation des élèves sera renforcé, avec la mise en place d’une formation spécifique dès l’automne 2025, d’abord accessible aux professeurs principaux des classes de 3e. Dans les lycées volontaires, un professeur référent orientation accompagnera un même groupe d’élèves de la 1re à la terminale.
Sur la plateforme Avenir(s) développée par l’Onisep, des ressources, des fiches métiers ainsi qu’un portfolio personnel seront mis à disposition des élèves, des familles et des professeurs. Le module MonProjetSup accompagnera les lycéens dans leurs démarches pour leurs choix d’études supérieures.
Les chefs d’établissement sont par ailleurs appelés à faciliter les changements de parcours en cours d’année en ménageant des passages entre les lycées généraux, technologiques et professionnels.
Parmi les mesures annoncées, on notera enfin le souhait du ministère de renforcer l’implication des familles dans la construction du parcours d’orientation de leur enfant, via l’organisation d’une réunion parents-professeurs avant les conseils de classe du 2e trimestre en 3e et 2de générale et technologique.
La circulaire « Promouvoir un numérique raisonné à l’école » publiée le 10 juillet 2025 confirme la volonté ministérielle de renforcer l’encadrement scolaire des pratiques liées au numérique et à l’intelligence artificielle, afin de limiter la surexposition aux écrans et d’encourager un usage éclairé et responsable des contenus numériques. Au lycée, il est précisé que la place du téléphone portable et plus globalement du numérique fera l’objet d’une réflexion conduite notamment au sein des instances de démocratie scolaire.
Dès la rentrée 2025, via la plateforme Pix, les lycées comme les collèges volontaires proposeront une formation à l’intelligence artificielle, généralisée à tous les établissements début 2026, qui sera obligatoire pour les élèves de 4e et de 2de.
Dans le cadre de la refonte de la formation initiale des professeurs et des CPE, qui entre en vigueur à partir de la session 2026, les concours d’enseignement, notamment celui du CRPE, seront accessibles à la fin de la licence (bac + 3). Les lauréats pourront intégrer une formation professionnalisante rémunérée de deux ans en qualité de fonctionnaires stagiaires, qui combinera formation académique et stages en établissement. Cette mesure s’accompagne d’une réorganisation des masters MEEF et d’une refonte des concours. Ainsi, dès la rentrée 2025, les universités offriront des modules de préparation de 60 heures aux concours intégrés aux licences. Le concours en master restera ouvert aux candidats en 2026 et 2027.
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Les femmes sont sous-représentées dans les filières et les carrières scientifiques. Cette inégalité trouve son origine dans la scolarité : dès les premiers mois du cours préparatoire en mathématiques, un écart de réussite s’installe sous l’influence des stéréotypes de genre sur les apprentissages. Cet écart se prolonge ensuite durant le parcours scolaire, dans les choix d’orientation au lycée. La circulaire ministérielle rappelle ainsi que « 42 % seulement des élèves qui suivent l’enseignement de spécialité mathématiques en terminale sont des filles, et qu’elles ne représentent que 25 % des étudiants dans les formations supérieures menant aux métiers de l’ingénierie et du numérique. » Pour lutter contre cette situation, qui n’est pas une fatalité, l’École doit mobiliser plusieurs leviers. C’est l’objectif du plan « Filles et Maths », destiné à sensibiliser la communauté éducative et les familles aux stéréotypes de genre et à agir par des mesures ciblées durant le parcours scolaire des élèves.
Dans le cadre du plan de formation pluriannuel mis en place, tous les personnels des établissements seront sensibilisés aux biais de genre lors d’un atelier de rentrée. Les 12 000 professeurs de mathématiques de lycée bénéficieront d’une journée minimum de formation à la prévention des biais de genre et des stéréotypes dans l’apprentissage des mathématiques. De plus, des objectifs cibles seront mis en place dans les lycées pour rapprocher les filles des parcours scientifiques : il faudra atteindre 5 000 filles de plus par an en enseignement de spécialité mathématiques à partir de la rentrée scolaire 2026. La mise en place de dispositifs pédagogiques expérimentaux sera encouragée à cet effet : par exemple, des classes à horaires aménagés en mathématiques et en sciences en 4e et 3e, avec 50 % de filles, seront créées dans sept académies pilotes (Amiens, Bordeaux, Créteil, Martinique, Nancy-Metz, Normandie, Poitiers). Le ministère souhaite également favoriser les rencontres inspirantes avec des rôles modèles pour susciter des vocations. Les chefs d’établissement, en lien avec les régions, sont appelés à mobiliser des réseaux associatifs, d’étudiants ou de branches professionnelles pour que chaque année, de la 3e à la terminale, des femmes puissent présenter leurs parcours aux jeune filles.
À la rentrée 2025, le programme EVARS (éducation à la vie affective et relationnelle, et à la sexualité) se déploie dans tous les établissements de la maternelle à la terminale, sous forme de trois séances annuelles obligatoires.
L’enseignement de ce programme au lycée partage ses trois grands objectifs avec ceux du collège : se connaître, vivre et grandir avec son corps ; rencontrer les autres et construire des relations et s’y épanouir ; trouver sa place dans la société, y être libre et responsable.
Comme au collège, c’est au travers de l’apprentissage de notions de biologie, d’anatomie et de reproduction, de la prévention des IST et des droits humains que sont abordés les enjeux liés à la vie affective, relationnelle et sexuelle. Les différents points du programme visent à développer l’esprit critique des élèves pour combattre les préjugés et les stéréotypes, à les sensibiliser à l’égalité hommes-femmes, à renforcer la connaissance de leurs droits et à lutter contre le harcèlement et les violences sexuelles.
Depuis plusieurs années, la santé mentale se dégrade fortement chez les enfants et les jeunes. L’enquête EnCLASS de 2022 (enquête nationale en collège et en lycée chez les adolescents sur la santé et les substances, coordonnée par l’École des hautes études en santé publique (EHESP) et l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT)) révèle notamment que, d’après leurs déclarations, 24 % des lycéens ont eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois, 13 % ont déjà fait une tentative de suicide et environ 3 % une tentative avec hospitalisation.
Les enfants passent 40 % de leur temps d’éveil à l’école, qui joue donc un rôle déterminant dans la santé mentale. Agir sur l’environnement scolaire pour créer un lieu de socialisation et d’apprentissage sécurisant, positif et bienveillant est donc indispensable au bien-être psychique des élèves.
Mise au rang des priorités pour la rentrée 2025, la santé mentale fera l’objet d’un protocole destiné à formaliser la détection et la prise en charge des élèves en situation de souffrance psychique. Ce protocole devra être opérationnel dans chaque établissement avant la fin 2025. Pour accompagner sa mise en place, deux personnels repères seront identifiés et formés dans chaque lycée. La circulaire précise également que le 31 14 (prévention suicide), le 119 (enfance en danger) et le 30 18 (prévention du harcèlement) seront affichés dans les agendas ou carnets de correspondance des élèves, et qu’un référent santé mentale sera nommé dans chaque département pour coordonner les actions.